Jeu compulsif: un portrait différent des stéréotypes habituels
Le joueur compulsif moyen au Nouveau-Brunswick est un homme célibataire francophone âgé entre 19 et 34 ans, possédant une formation postsecondaire et un emploi dont la rémunération est de plus de 50 000$. De plus, depuis 1992, le nombre de ceux qui reconnaissent avoir un problème de jeu est passé de 23 708 à 6011 aujourd’hui.
Voilà qui vient déboulonner certains stéréotypes entretenus à l’endroit des prestataires d’aide sociale et des personnes âgées.
Les gens âgés de 55 ans et plus sont même moins susceptibles de pomper des sous dans les appareils de loterie vidéo des bars et des casinos que les plus jeunes, tant au cours de la dernière année que du dernier mois donné.
Ces informations sont tirées de l’analyse de cinq études sur la prévalence du jeu au Nouveau-Brunswick commandées par le gouvernement provincial en 1992, 1996, 2001, 2009 et 2014.
On y apprend que le nombre de personnes qui reconnaissent avoir un problème de jeu compulsif est à la baisse.
Alors qu’ils étaient 4,5% et 4,1% (23 708 et 22 601 personnes) de la population totale en âge de jouer à avoir un problème de jeu en 1992 et en 1996, ils sont passés à 1,4% (8126 personnes) en 2001 et à 1,3% (7457) en 2009. Ils forment aujourd’hui à peine 1% (6011 personnes). La baisse notable du taux de prévalence du jeu compulsif de 1992 et de 1996 est attribuable à un changement de méthodologie au niveau de l’échantillonnage.
Les taux de prévalence de jeu compulsif prélevé en 2014 sont relativement semblables partout en province, mais le sud et le centre du Nouveau-Brunswick, c’est-à-dire Fredericton et Saint-Jean, affichent des nombres un peu plus élevés. C’est toutefois le Restigouche qui regroupe le plus grand nombre de joueurs à problèmes de dépendance identifiés (1,9%). C’est une croissance de 1,6% par rapport à 2009 (0,3%).
Les joueurs compulsifs ont toutefois tendance à ne pas reconnaître qu’ils ont un problème. Ils seraient vraisemblablement sous-représentés dans ces statistiques.
En 2001, 34% des gens interviewés ont dit connaître au moins un joueur aux prises avec un problème de jeu compulsif. Ce nombre est passé à 54% en 2009, puis à 55% en 2014.
LA LOTERIE VIDÉO MONTRÉE DU DOIGT
Lorsque l’on demande d’identifier le type de jeu associé au problème, les appareils de loterie vidéo sont montrés du doigt dans tous les cas (43% en 2001).
Selon les données de la Commission des loteries du Nouveau-Brunswick, 2795 terminaux étaient distribués dans la province en 1999-2000, ce qui représente près d’un appareil pour 270 adultes. En 2014, la province en comptait 1962 sur 235 sites. Si le nombre de joueurs a légèrement diminué au cours de la dernière décennie, le montant des dépenses mensuelles annuelles par jeu de hasard, lui, a augmenté.
En 1992, le joueur moyen insérait 29,10$ par mois dans la fente des appareils de loterie vidéo. Ce montant est passé à 63,18$ en 2001, puis à 90,32$ en 2014.
En 1999-2000, un adulte moyen
Sur les 601 150 personnes en âge de jouer légalement au Nouveau Brunswick en 2014, 85% disent avoir parié ou dépensé de l’argent sur au moins un jeu de hasard à un moment donné au cours des 12 derniers mois. En 2001, c’était 89% de la population, soit 516 605 personnes.
consacrait en tout et partout 411$ au jeu dans des activités réglementées. Près de la moitié des montants misés, soit 107 millions $, se sont ajouté aux recettes de la province.
En 2014, le Nouveau-Brunswick a touché 117,5 millions $ du revenu des jeux vidéo et de la loterie traditionnelle, en plus de 23,9 millions $ du revenu de casino.