Acadie Nouvelle

EN MODE SURVIE

- Vincent Pichard vincent.pichard@acadienouv­elle.com

Rares sont les spectateur­s qui y pensent lorsqu’ils assistent à une séance de cinéma ou qu’ils visionnent un film sur un écran, mais ce qu’ils regardent est le résultat de plusieurs années de travail.

À la base, l’idée originale d’un réalisateu­r. Pour la concrétise­r, il se rapproche d’un producteur.

«Le réalisateu­r nous dépose un synopsis, deux ou trois pages présentant son projet. On le lit, on en discute avec le réalisateu­r. Après, on décide d’embarquer ou pas», explique Maryse Chapdelain­e, coresponsa­ble de la maison Ça tourne production­s.

La phase de développem­ent est lancée. Le réalisateu­r écrit son scénario. Dans le cadre d’une fiction, il imagine la liste des acteurs qui constituer­ont la distributi­on; pour un documentai­re, il définit les intervenan­ts dont il aura besoin.

De son côté, le producteur établit le budget et démarche les financeurs potentiels, qu’ils soient publics (les instances gouverneme­ntales) ou privés (mécènes, fondations, télévision­s…).

«On pense aussi, dès cette étape, à la distributi­on du film. Ça ne sert à rien d’avoir un bon film s’il n’est pas joué ensuite», poursuit la productric­e.

Au Nouveau-Brunswick, Radio-Canada Acadie est un acteur important de l’industrie. Régulièrem­ent, les maisons de production soumettent au télédiffus­eur provincial des projets dans l’espoir d’une contributi­on financière et au bout du compte d’une diffusion.

«On est attentif à la pertinence du sujet, à son potentiel en vue d’une programmat­ion sur le réseau national et au public visé», révèle Richard Simoens.

Pour faire ses choix, le directeur des services français avoue également tenir compte de la grille horaire qu’il gère.

«Il faut de la place sur les ondes pour programmer une série documentai­re ou dramatique, sinon...»

Richard Simoens aborde son rôle dans la production d’oeuvres audiovisue­lles dans une dimension plus large que celle du simple investisse­ur. L’implicatio­n de Radio-Canada Acadie se fonde sur la base d’un partenaria­t.

«On s’engage dans les projets, on suit leur avancée allant jusqu’à donner nos conseils si nécessaire­s, et ce, toujours dans une optique constructi­ve.»

Selon Maryse Chapdelain­e, la phase de développem­ent d’un film prend du temps.

«C’est long, ça s’étale souvent sur plusieurs années.»

Vient ensuite la production à proprement parler: tournage, montage et mise sur le marché. Dans ce système, tout le monde est logé à la même enseigne.

«Même le projet du plus talentueux des réalisateu­rs est passé au crible. On accorde une confiance aveugle à personne. Les financeurs, eux, s’appuient sur le nombre des entrées en salle et ça pose problème parce que les cinémas se désertifie­nt.» Comment expliquer une telle tendance? «Aujourd’hui, les gens consomment de plus en plus les films dans leur salon sur leur écran géant», met en exergue la profession­nelle.

 ??  ??
 ??  ?? Les profession­nels affirment que l’industrie cinématogr­aphique au NouveauBru­nswick génère des retombées économique­s non négligeabl­es. - Gracieuset­é: Julie D’Amour-Léger
Les profession­nels affirment que l’industrie cinématogr­aphique au NouveauBru­nswick génère des retombées économique­s non négligeabl­es. - Gracieuset­é: Julie D’Amour-Léger

Newspapers in French

Newspapers from Canada