Vivre dans la peau d’une personne handicapée
Il n’est pas toujours évident de vivre avec un handicap, mais de pouvoir vivre quelques instants dans les souliers d’un autre permet de mieux sensibiliser les gens aux réalités que plusieurs vivent quotidiennement, croit Annie Chiasson Doiron, directrice générale de Vie Autonome Péninsule acadienne.
Vendredi, la population était invitée à participer à un événement de sensibilisation organisé par Vie Autonome Péninsule acadienne. Différentes activités étaient offertes pour permettre aux gens de comprendre la réalité des personnes ayant un handicap.
Par exemple, l’une d’elles demandait aux participants de traverser un parcours en fauteuil roulant. Le trajet comme tel n’était pas très long, mais il fallait surmonter un tapis de gymnastique et une série de cordes posées sur le sol. Chaque jour, des personnes en fauteuil roulant peuvent rencontrer différents obstacles, comme de la neige ou un sentier de gravier.
Diane Comeau, de Leech, dans la Municipalité régionale de Tracadie, a tenté la traversée en fauteuil roulant.
«On voit ce que ces personnes vivent. À certains moments, on se sent impuissants. J’aurais voulu aller plus vite. On avance seulement à petits pas. Ç’a pris seulement quelques minutes, mais dans la vraie vie, ça se passe à chaque jour.»
Une autre activité consistait à bander les yeux du participant et de lui demander de se rendre du point A au point B.
«C’était difficile», raconte Laurie Comeau, qui s’est efforcé d’accomplir la tâche. «J’ai essayé de visualiser le parcours avant de commencer, mais même en faisant ça, c’était difficile.»
INTÉGRER LE MARCHÉ DE L’EMPLOI
Depuis quelques années, Vie autonome Péninsule acadienne multiplie les efforts pour aider les personnes handicapées à devenir indépendantes. L’organisme a déjà mis sur pied deux salons d’emplois afin de permettre à ces individus d’intégrer le marché du travail.
«Aujourd’hui, on en profite pour démontrer les services offerts par notre organisme pour montrer qu’il y a de l’aide, du soutien et des programmes pour aider les personnes qui vivent avec un handicap à accéder au marché de travail. On veut aussi sensibiliser les personnes qui ne vivent pas avec des handicaps. On veut qu’ils vivent les émotions qui leur permettront de comprendre ce que c’est que d’avoir un handicap», dit Annie Chiasson Doiron.
Gaëtan Duguay est membre du conseil d’administration de Vie autonome Péninsule acadienne. Amputé d’une jambe, il porte maintenant une prothèse.
«Lorsque je marche, je dois toujours faire attention. À la moindre petite bosse, si je n’ai pas d’équilibre, je peux tomber. Sur les marches d’escalier, je dois tenir la rampe pour monter.»
Malgré son handicap, il a tout de même tenté la traversée en fauteuil roulant.
«C’était assez difficile parce qu’il y a des obstacles. Dès qu’on roule sur les cordes, les roues tournent dans le vide. L’exercice se fait, mais il faut avoir de la force dans les bras.»
Même s’il reste encore plusieurs endroits publics qui n’ont pas encore été adaptés pour répondre aux besoins de l’ensemble de la population, la situation s’améliore, estime-t-il.
«Ce n’est pas tous les endroits qui ont des services pour les handicapés, mais il commence à avoir davantage de rampes pour les fauteuils roulants. Il y a aussi des portes automatiques dans la plupart des nouveaux commerces, ça aide aussi.»