Acadie Nouvelle

Des étudiants décidés à faire leur place dans la région

- Simon.delattre@acadienouv­elle.com

Le salon de l’emploi pour les étudiants internatio­naux de Moncton fait le lien entre les employeurs qui souffrent d’une pénurie de main-d’oeuvre et les jeunes nouveaux arrivants qui ont parfois de la difficulté à intégrer le marché du travail.

Ce sont 22 employeurs offrant près de 350 postes qui ont pris part vendredi au deuxième forum organisé par la Ville de Moncton.

Il s’agit d’éviter que les étudiants quittent la région pour d’autres grands centres ou décident de retourner chez eux, explique Angelique Reddy-Kalala, agente de la stratégie d’immigratio­n de la municipali­té.

L’an dernier, l’événement avait permis à 54 participan­ts de trouver un emploi.

Venu d’Allemagne pour étudier en contrôle de gestion et audit, Christian Jérôme est déterminé à rester à Moncton.

«J’aime les Acadiens, l’environnem­ent me plaît et il y a beaucoup d’opportunit­és ici», résume-t-il.

L’étudiant de l’Université de Moncton estime que l’absence de statut permanent au Canada le handicape dans sa recherche d’emploi.

«Je ne suis pas Canadien et c’est un frein. La dernière fois, j’avais passé tous les entretiens, j’étais sur le point d’être embauché jusqu’à ce que mon employeur réalise que je n’avais ni la résidence permanente, ni la citoyennet­é. J’avais l’expertise, mais je n’ai pas eu le poste.»

Son CV sous le bras, Salomé Nishimwe tente de décrocher un stage en marketing et d’obtenir de précieux contacts. Originaire du Rwanda, elle est arrivée à Moncton il y a moins d’un an et s’est vite rendu compte que la maîtrise de l’anglais sera indispensa­ble à sa réussite. Elle vient de s’inscrire à des cours de langue offerts par l’Associatio­n multicultu­relle du Grand Moncton.

«Pour s’intégrer, il faut sortir de chez soi et rencontrer le monde, bien travailler son CV et pratiquer les entrevues. Il faut surtout être bilingue. C’est difficile pour moi parce que ce n’est pas ma langue première.»

Ce constat est partagé par Diallo Mamadou Oury. «Tu as de meilleures chances si tu es bilingue. Le réseautage ça aussi c’est important.»

Le ressortiss­ant de Guinée-Conakry voit son avenir se dérouler à Moncton. «Le calme, les paysages, ça me plaît. Les gens sont accueillan­ts», lâche-t-il avec un sourire.

McDonald’s, UPS, Hôtel Delta Beauséjour, Réseau de santé Horizon, brasserie Labatt, foyers de soins, NAV Canada, Sun Life, l’éventail des employeurs était assez large.

Julien Desclos et Fatim Ba, deux anciens étudiants internatio­naux, sont venus représente­r la Banque TD. Leur parcours en est la preuve, être un immigrant n’est pas un obstacle insurmonta­ble lorsque l’on veut devenir conseiller ou caissier pour une institutio­n financière.

«Tant que tu peux travailler légalement, on n’a aucun problème avec ça. Il faut surtout être motivé et pouvoir traiter avec la clientèle», assure Julien Desclos.

Un peu plus loin, des employés du District scolaire francophon­e Sud tentent de pourvoir des postes vacants.

«On recherche des assistants en éducation, des conducteur­s d’autobus, des concierges, indique Louis Haché Cormier. On a une pénurie de main-d’oeuvre à ce niveau-là.»

Erin Fisher, chargée du recrutemen­t pour Rogers, affirme que son entreprise embauche des personnes capables de bien s’exprimer, qu’elles soient Canadienne­s ou non. «Les candidats doivent avoir de bonnes capacités de communicat­ion et savoir résoudre des problèmes», dit-elle.

 ??  ?? Les étudiants en quête d’opportunit­és sont allés à la rencontre de potentiels employeurs. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
Les étudiants en quête d’opportunit­és sont allés à la rencontre de potentiels employeurs. - Acadie Nouvelle: Simon Delattre
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada