COOP DE ROGERSVILLE: 423 000$ DANS LE ROUGE
La Coopérative de Rogersville accuse un déficit d’environ 423 000$ pour l’année financière de 2016. Les états financiers vérifiés ont été dévoilés en assemblée générale annuelle, mardi soir.
Il s’agit du cinquième déficit consécutif pour le magasin d’alimentation acadien. Ils étaient de l’ordre de 135 000$ en 2012 et en 2013, de 4000$ en 2014, puis de 375 000$ en 2015.
Le président du conseil d’administration, Fernand Gaudet, a tenu à être transparent avec les membres.
«Les chiffres de l’assemblée de l’an dernier nous disaient que ça allait être meilleur cette année. Croyez-moi, ce n’est pas plaisant... pas facile de se présenter aujourd’hui devant les membres et de présenter une situation comme celle-là.»
Le bateau prend l’eau et les dirigeants tentent par tous les moyens de colmater les fuites.
L’Acadie Nouvelle rapportait le mois dernier que la quincaillerie BMR fermerait ses portes. Les membres se sont prononcés à 85% en faveur de la proposition, lors de l’assemblée générale extraordinaire du 27 février.
Cela permettra une économie de 100 000$, selon les calculs comptables. La quincaillerie possédait 230 000$ en marchandise sur les étagères, en novembre.
«Bien qu’apprécié par plusieurs membres, ce service devenait très dispendieux face à nos opérations en général. La possibilité de retrouver une rentabilité de ce département est, d’après nos études, presque inexistante.»
Il faudra toutefois augmenter le revenu des ventes alimentaires, si la Coop de Rogersville souhaite garder sa tête hors de l’eau.
L’entreprise a réalisé un bénéfice brut de 1 021 514$ en 2016, comparativement à 1 083 091$ à l’année précédente.
De l’aveu du président, ce revirement de situation ne se fera toutefois pas du jour au lendemain. Combien de déficits la coopérative pourra-t-elle absorber avant de devoir déclarer faillite?
Donald Daigle, vice-président, a répondu à demi-mot à la question.
«Dans ses standards, la Caisse populaire indique qu’une marge d’endettement de 65% est le seuil qu’on ne devrait jamais dépasser. On est à 57%. On est encore sous le seuil. La Caisse populaire n’est pas là pour nous couper l’herbe sous le pied. On a de gros ajustements à faire et ils savent qu’on a un plan de redressement sérieux.»
Le président du conseil d’administration se fait optimiste.
Un plan de communication auprès des membres sera mis en oeuvre au cours des prochains mois, visant à peaufiner l’image du magasin auprès de la communauté.
La survie de la Coopérative de Rogersville se fera avec la participation active de ses membres, dit Fernand Gaudet.
«Nous gardons toujours espoir qu’il est possible de redonner à notre magasin d’épicerie un statut de rentabilité.»