Acadie Nouvelle

ALCOOL ET CIGARETTES: HAUSSE DES TAXES

Ottawa a pris peu de risques dans son budget axé sur l’innovation.

- Mélanie Marquis

L’exercice financier de l’an 2 du gouverneme­nt de Justin Trudeau, élaboré sous le signe de la prudence dans un contexte d’incertitud­e économique nord-américain et mondial, contient peu de surprises et de détails.

Dans la catégorie prévisible, le budget déposé mercredi à la Chambre des communes par le ministre des Finances, Bill Morneau, est écrit à l’encre rouge.

Le gouverneme­nt prévoit que le déficit atteindra 28,5 milliards $ pour l’année financière 2017-2018, un montant qui inclut un fonds de prévoyance de 3 milliards $.

Les déficits s’alignent ainsi jusqu’en 20212022, s’établissan­t à 18,8 milliards $ pour cette année financière, avec le même coussin de 3 milliards $ pour les imprévus.

Le budget Morneau ne contient aucun plan de retour à l’équilibre budgétaire. Et lorsqu’on a invité son auteur à dire si les libéraux ont une stratégie pour renouer avec l’équilibre budgétaire, il a esquivé.

À chaque fois que la question lui a été posée en conférence de presse dans le huis clos du budget, il s’est contenté de faire valoir que le gouverneme­nt libéral agissait de façon «responsabl­e.»

Le grand argentier a également éludé les questions sur la promesse rompue - et sur laquelle les libéraux s’étaient rabattus lorsqu’ils ont annoncé des déficits plus costauds que prévu - de diminuer le ratio de la dette fédérale par rapport au PIB.

Comme prévu, un grand pan du budget est consacré aux investisse­ments en infrastruc­ture, notamment avec 11 milliards $ sur 11 ans pour le logement abordable et 20,1 milliards $ sur la même période pour financer les projets de transports en commun.

Mais là encore, les détails ne sont pas exactement au rendez-vous.

Le gouverneme­nt est avare de détails sur la Banque sur l’infrastruc­ture qu’il avait déjà annoncée dans sa mise à jour économique de l’automne dernier, sauf pour mentionner que le processus de sélection d’un patron se mettra en branle en 2017.

Pour ce qui est de la petite enfance, les libéraux confirment dans le document qu’ils allongeron­t 7 milliards $ sur 10 ans pour soutenir l’offre de places en garderie abordables.

Le ménage libéral dans les crédits d’impôt instaurés sous les conservate­urs s’est par ailleurs poursuivi.

Certains, comme celui sur le transport en commun, jugé «inefficace», sont passés à la trappe tandis que d’autres, comme celui pour les aidants naturels, ont subi une refonte.

Le coup de balai est relativeme­nt modeste, mais il doit se poursuivre au cours des prochaines années. Et d’ici 2021-2022, le gouverneme­nt estime qu’il lui permettra de réaliser des économies d’environ 2,5 milliards $.

Pour ce qui est de la fiscalité des entreprise­s - petites, moyennes et grandes -, le gouverneme­nt a opté pour le statu quo, et ce, alors que le président des États-Unis, Donald Trump, a promis d’alléger le fardeau fiscal des compagnies privées.

Les Canadiens qui se désolent des longs délais devant les tribunaux seront heureux d’apprendre qu’Ottawa a l’intention de créer 28 nouveaux postes de juges nommés par le gouverneme­nt fédéral. Il accordera aussi 2 millions $ sur deux ans aux tribunaux fédéraux pour qu’ils puissent rendre disponible­s leurs jugements en français et en anglais.

Ottawa ajustera le crédit d’impôt pour frais médicaux afin que ceux qui ont besoin d’une interventi­on médicale pour concevoir un enfant puissent présenter une telle demande, au même titre que ceux qui ont des problèmes d’infertilit­é. Il cite l’exemple des couples de même sexe ou de personnes sans conjoint.

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Le ministre des Finances Bill Morneau accepte les félicitati­ons, après la lecture de son budget. - La Presse canadienne: Sean Kilpatrick

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