Les Barracudas ont choisi la persévérance
L’équipe de water-polo de la Péninsule acadienne remporte un important tournoi en Nouvelle-Écosse
Alain Vautier se souvient très bien de la première participation des Barracudas de Tracadie au tournoi de la coupe Cawood de water-polo. C’était en 2010, à Halifax. L’équipe n’avait que quelques mois d’entraînement dans le corps. Cinq matchs, cinq bonnes volées. Au point où il aurait été facile de tout laisser tomber. Mais le groupe de la Péninsule acadienne a choisi de persévérer et de grimper les marches une à une jusqu’au succès. Jusqu’à dimanche.
Alors, quand lui et ses coéquipiers ont soulevé le fameux trophée autour de la piscine de Truro après leur spectaculaire victoire de 10 à 9 sur Moncton en finale, il ne faut pas se surprendre que les émotions aient pris le dessus quelques instants.
«C’est notre coupe Stanley et c’est la première fois qu’on la gagne. C’est toute une expérience… Nous étions les favoris, mais ce n’est jamais gagné d’avance. Nous avons démontré de la détermination à ne pas abandonner. Nous aurions pu tout lâcher en 2010 tellement c’avait été difficile. Certaines équipes présentes à ce moment pensaient même ne plus nous revoir. Ç’a été un peu notre coup de pied au derrière. Cela nous a motivés à donner le meilleur de nous-mêmes et nous avons monté les marches une à la fois.»
L’équipe a connu un tournoi à la ronde intéressant, avec deux victoires et deux matchs nuls, dont un de 9 à 9 justement contre Moncton. En finale, elle a pris les devants 4 à 1 avant de voir Moncton égaler la marque à 4 partout. Par la suite, les deux formations ont été au coude à coude jusqu’au son final du sifflet.
Parmi les meilleurs buteurs du tournoi, Greg Hall (2e, 16 buts), Kenneth Thibodeau (6e, 11 buts) et Guillaume Brideau (9e, sept buts) ont mené l’attaque des champions.
Les Barracudas, c’est devenu une histoire à succès au fil des années, mais c’est également un peu une histoire hors du commun. D’abord, on s’entend tous pour dire que le water-polo n’est pas aussi populaire que le hockey. Il a donc fallu sortir un peu d’originalité pour d’abord former cette équipe et ensuite continuer contre vents et marées à la piscine du Complexe S.-A.-Dionne de Tracadie.
«Nous avions tous goûté à ce sport grâce à Réjean Basque quand nous étions à la polyvalente. Ensuite, la plupart d’entre nous sont revenus dans la région après quelques années à l’extérieur. C’est là que nous avons décidé de recommencer», raconte Vautier, qui s’occupe de la gestion de la formation en plus de jouer.
Ce triomphe est certes le plus beau moment de gloire des Barracudas, mais les joueurs n’ont pas envie de garder ça pour eux. Ils désirent partager ce succès afin que cela ait un effet positif sur la pratique de ce sport dans la région et dans la province.
«Le water-polo gagne à être connu. Ce n’est pas facile physiquement, mais ça fait travailler la natation. Le jeu ressemble beaucoup aux autres sports de ballon en terme de stratégies. Nous tentons d’organiser des parties et des tournois de développement à Moncton et à Saint-Jean. On essaie de créer des choses. Water-polo Nouveau-Brunswick travaille même à l’élaboration d’une ligue. Notre objectif est de retourner ce sport aux Jeux du Canada et pour y arriver, il doit être présent dans toutes les provinces», souligne celui qui est également vice-président de Water-polo Nouveau-Brunswick.
Mais d’ici là, les Barracudas auront leurs propres chats à fouetter, soit de continuer à s’entraîner afin de conserver leur titre de la coupe Cawood. Car une fois c’est bien, mais deux fois c’est mieux, non?