LES TEMPS SONT DURS
Un quatrième déficit consécutif et une hausse des droits de scolarité de 2%: le conseil des gouverneurs de l’Université de Moncton a adopté son budget anticipé pour l’année 2017-2018, ce weekend.
Les temps ont déjà été meilleurs pour l’Institution acadienne.
Les gouverneurs ont prévu un déficit de 669 000$ au cours de la prochaine année. Un effet direct du sous-financement de l’éducation postsecondaire de la part du gouvernement provincial, selon les administrateurs.
Le recteur et vice-chancelier rejette le blâme sur les libéraux de Brian Gallant, décriant une maigre augmentation de 1% de la contribution du gouvernement provincial.
L’Université de Moncton a les mains liées, explique Raymond Théberge.
500 000$ ADDITIONNEL
Malgré un «effort collectif de rationalisation des dépenses», l’Université de Moncton se résigne à puiser davantage dans le portefeuille de ses étudiants.
Dès la rentrée de septembre, les droits de scolarité des étudiants canadiens passeront à 5830,32$ (+114,32$) et à 10 684,50$ (+209,50$) dans le cas des étudiants internationaux.
Cela devrait en principe permettre d’aller chercher un 500 000$ additionnel, selon les données d’inscription de l’année en cours. Malgré tout, l’institution prévoit générer un revenu de 23,6 millions $ des droits de scolarité pour 2017-2018, soit 1,2 million de moins que l’année précédente. Le nombre d’inscriptions est en chute libre depuis plusieurs années déjà.
Le taux de dénatalité croissant dans la province serait en cause, selon un porteparole de l’Université de Moncton. L’institution multiplie ses efforts de recrutement à l’international pour contrer cette tendance.
Près de 70% de la masse étudiante totale de l’Université de Moncton provient du Nouveau-Brunswick, 9% d’ailleurs au Canada, et 21% d’autres pays.
Depuis l’automne, Fredericton permet la gratuité scolaire aux étudiants du Nouveau-Brunswick dont le revenu annuel est de 60 000$ ou moins et qui sont inscrits dans les collèges et les universités financés par la province.
L’Université de Moncton n’a pas été en mesure de fournir de données démontrant combien de ses étudiants ont profité du programme, mais selon la plus optimiste des analyses, l’initiative aura au moins permis de ralentir l’hémorragie.
Le recteur estime que ces programmes d’aide permettent de mitiger «l’effet de l’augmentation des droits de scolarité pour une majorité d’étudiantes et d’étudiantes» fréquentant l’université.
Raymond Théberge souligne que l’Université de Moncton possède toujours les droits de scolarité les plus bas parmi les universités publiques du Nouveau-Brunswick.
«Malgré nos défis financiers, notre priorité est de favoriser l’Accès aux études universitaires.»
«Les augmentations proposées au cours des quatre prochaines années sont insuffisantes pour compenser l’augmentation de nos coûts d’opération afin de poursuivre pleinement notre mission d’enseignement, de recherche et de service à la collectivité.»
Alors qu’elle comptait plus de 5000 étudiants en 2009, l’Université de Moncton a aujourd’hui 4050 sur ses trois campus. L’institution acadienne a perdu 561 inscriptions à temps complet depuis 2013 seulement… et tout indique que cette tendance va se maintenir.