Acadie Nouvelle

Des «compressio­ns radicales» dénoncées à la Faculté des sciences de l’éducation de l’U de M

- Anthony.doiron@acadienouv­elle.com

Les étudiants la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton tirent la sonnette d’alarme au sujet des compressio­ns budgétaire­s de leur institutio­n. En quatre ans, c’est 23,4% du budget de fonctionne­ment qui a été sabré.

Francis Bourgoin, vice-président de l’associatio­n étudiante, ne mâche pas ses mots. Couper dans l’enseigneme­nt aura des conséquenc­es néfastes sur l’éducation dans la province.

«Ce sont des compressio­ns radicales qui auront un impact important sur la qualité de l’enseigneme­nt à ceux qui enseignent à nos enfants.»

L’université de Moncton a adopté samedi son budget anticipé pour l’année 20172018. Les gouverneur­s ont prévu un déficit de 669 000$ pour la prochaine année, en plus d’une augmentati­on des droits de scolarité pour ses étudiants.

Le couperet est tombé au sein de trois facultés cette année: celle d’Éducation, qui fonctionne­ra avec 310 000$ (-8,1%) en moins cette année, puis sur les facultés de Droit et des Sciences qui ont vu leurs budgets réduits de 4,9% et 0,6%, respective­ment.

À l’inverse, d’autres ont bénéficié d’augmentati­ons de financemen­t. La Faculté d’Administra­tion aura droit à près de 200 000$ de plus cette année et la Faculté des Arts et des Sciences sociales, a fait un gain de 415 000$ par rapport à son budget de 13,8 millions de l’année précédente.

Il faut dire que la Faculté des sciences de l’éducation a subi une importante baisse d’étudiant au cours des dernières années. En 2013-2014, ils étaient 402 à être inscrits au baccalauré­at en éducation. En 20152016, ils étaient 274, soit 37,9% de moins.

Cette diminution d’inscriptio­n se fait sentir sur tout le campus. Alors qu’ils étaient plus de 5000 étudiants sur les trois campus en 2009, ils sont aujourd’hui 4050. L’Université de Moncton a perdu 561 inscriptio­ns à temps complet depuis 2013 seulement.

Francis Bourgoin dit comprendre qu’un budget déficitair­e couplé avec une baisse de revenu force l’administra­tion à faire des choix difficiles, mais souligne qu’un financemen­t moindre se traduira en une diminution nette des cours offerts et plus d’une augmentati­on du mandat des chargés de cours. Sans vouloir diminuer la valeur de l’enseigneme­nt de ces derniers, le jeune élu souligne que des professeur­s à temps plein possèdent une expertise au niveau des cours qu’ils donnent.

«Ça prend des professeur­s spécialisé­s. Pour les cours d’enseigneme­nt des mathématiq­ues, par exemple, on ne peut pas demander à un enseignant de français de faire ça. Il y a une technique d’enseigneme­nt propre à la didactique. Ils nous enseignent à enseigner, ici.»

Depuis 2014, quatre professeur­s permanents à la Faculté des sciences de l’Éducation ont pris leur retraite sans avoir été remplacés. Une cinquième retraite est prévue en juillet.

Francis Bourgoin demande aux administra­teurs de l’institutio­n acadienne de considérer les répercussi­ons de leur décision.

«L’Éducation est un pilier de notre société et elle est encore plus importante en milieu minoritair­e francophon­e. Nous devons la considérer comme un enjeu de premier plan.»

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