Des «compressions radicales» dénoncées à la Faculté des sciences de l’éducation de l’U de M
Les étudiants la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Moncton tirent la sonnette d’alarme au sujet des compressions budgétaires de leur institution. En quatre ans, c’est 23,4% du budget de fonctionnement qui a été sabré.
Francis Bourgoin, vice-président de l’association étudiante, ne mâche pas ses mots. Couper dans l’enseignement aura des conséquences néfastes sur l’éducation dans la province.
«Ce sont des compressions radicales qui auront un impact important sur la qualité de l’enseignement à ceux qui enseignent à nos enfants.»
L’université de Moncton a adopté samedi son budget anticipé pour l’année 20172018. Les gouverneurs ont prévu un déficit de 669 000$ pour la prochaine année, en plus d’une augmentation des droits de scolarité pour ses étudiants.
Le couperet est tombé au sein de trois facultés cette année: celle d’Éducation, qui fonctionnera avec 310 000$ (-8,1%) en moins cette année, puis sur les facultés de Droit et des Sciences qui ont vu leurs budgets réduits de 4,9% et 0,6%, respectivement.
À l’inverse, d’autres ont bénéficié d’augmentations de financement. La Faculté d’Administration aura droit à près de 200 000$ de plus cette année et la Faculté des Arts et des Sciences sociales, a fait un gain de 415 000$ par rapport à son budget de 13,8 millions de l’année précédente.
Il faut dire que la Faculté des sciences de l’éducation a subi une importante baisse d’étudiant au cours des dernières années. En 2013-2014, ils étaient 402 à être inscrits au baccalauréat en éducation. En 20152016, ils étaient 274, soit 37,9% de moins.
Cette diminution d’inscription se fait sentir sur tout le campus. Alors qu’ils étaient plus de 5000 étudiants sur les trois campus en 2009, ils sont aujourd’hui 4050. L’Université de Moncton a perdu 561 inscriptions à temps complet depuis 2013 seulement.
Francis Bourgoin dit comprendre qu’un budget déficitaire couplé avec une baisse de revenu force l’administration à faire des choix difficiles, mais souligne qu’un financement moindre se traduira en une diminution nette des cours offerts et plus d’une augmentation du mandat des chargés de cours. Sans vouloir diminuer la valeur de l’enseignement de ces derniers, le jeune élu souligne que des professeurs à temps plein possèdent une expertise au niveau des cours qu’ils donnent.
«Ça prend des professeurs spécialisés. Pour les cours d’enseignement des mathématiques, par exemple, on ne peut pas demander à un enseignant de français de faire ça. Il y a une technique d’enseignement propre à la didactique. Ils nous enseignent à enseigner, ici.»
Depuis 2014, quatre professeurs permanents à la Faculté des sciences de l’Éducation ont pris leur retraite sans avoir été remplacés. Une cinquième retraite est prévue en juillet.
Francis Bourgoin demande aux administrateurs de l’institution acadienne de considérer les répercussions de leur décision.
«L’Éducation est un pilier de notre société et elle est encore plus importante en milieu minoritaire francophone. Nous devons la considérer comme un enjeu de premier plan.»