Le dépôt alimentaire de Moncton s’attaque au gaspillage
Chaque jour, des tonnes de nourriture finissent à la poubelle plutôt que de profiter aux personnes dans le besoin. Le Dépôt Alimentaire de Moncton tente de résoudre une partie du problème en mettant sur pied un nouveau programme de récupération alimentaire.
Le centre de distribution Dépôt Alimentaire fournit 2,5 millions de livres de nourriture par année aux refuges, aux banques alimentaires et aux soupes populaires du Grand Moncton.
Auparavant, tous ces organismes s’entendaient chacun de leur côté auprès des épiceries de la région pour obtenir des dons de produits frais supplémentaires, sans toujours avoir les moyens de les stocker ou de les transporter.
Désormais, ce sera le dépôt alimentaire qui récupérera tous les invendus. L’an dernier, l’organisme a reçu le soutien financier de Banques alimentaires Canada pour transformer son camion en camion réfrigéré.
Le véhicule rénové permet le transport d’aliments frais et congelés en provenance des épiceries.
En garantissant le transport de la nourriture à basse température et des conditions d’entreposage adéquates, Chantal Senecal espère pouvoir sauver plus de produits consommables qui prennent aujourd’hui la direction des ordures.
«Les aliments que l’on jette actuellement ne sont certainement pas des déchets, et nous voulons en récupérer le plus possible, explique la directrice générale du dépôt alimentaire.
L’entrepôt situé dans la zone industrielle accueillera désormais l’ensemble des dons qui seront redistribués selon les besoins.
La plupart des organismes du Grand Moncton pourront en bénéficier: le Centre d’alimentation communautaire Peter McKee, la Cuisine à coeur, la Cuisine Rayon d’Espoir, le refuge Harvest House et la Maison Nazareth, l’Armée du Salut et la banque alimentaire Deuxième chance.
«On voulait commencer un programme où tous les organismes se mettent ensemble et en profitent. Les ressources vont être mieux utilisées et on va pouvoir réduire le gaspillage, assure Chantal Senecal. Un seul employé va pouvoir se rendre dans tous les magasins.»
«Ça va permettre de réduire les coûts et de recevoir plus de dons. Maintenant les commerces savent qu’ils soutiennent tous les organismes en faisant un don», complète Kayla BreeLove Carter. L’agente de développement communautaire pour l’inclusion sociale à la Ville de Moncton souhaite que le projet facilite l’accès à des produits frais aux plus démunis.
NOURRITURE EN CONSERVE
Les trois soupes populaires de Moncton servent environ 740 repas par jour à des hommes, des femmes et des enfants dans le besoin. Malheureusement, la nourriture en conserve constitue la plus grosse partie du menu.
Kayla BreeLove Carter rappelle que les entreprises qui font des dons de nourriture sont pourtant protégées par la loi.
En 2011, la province a amendé la Loi sur les dons de nourriture par bienfaisance, qui stipule que le donneur «n’est pas responsable des dommages-intérêts résultant des blessures ou de la mort causées par la nature, l’âge, l’état ou la manutention de cette nourriture à moins que les blessures ou la mort n’aient été le résultat direct d’un acte ou d’une omission qui constitue, de la part de cette personne, une négligence grossière à l’égard de la santé ou de la sécurité d’autrui».
«Il y a encore beaucoup gaspillage car les magasins suivent des politiques sanitaires très strictes. On a besoin de plus de légumes, de fruits, de viande et de produits laitiers.»