Le G7 veut presser la Russie de cesser d'appuyer Assad
Les ministres des Affaires étrangères du Groupe des sept se sont rencontrés, lundi, avec pour objectif de présenter une réponse conjointe à l’attaque chimique survenue en Syrie, et de nouvelles sanctions liées aux appuis russes envers le président Bachar el-Assad font partie des options étudiées.
Les diplomates du G7 ont amorcé des négociations dans la ville de Lucques, en Italie, espérant pouvoir profiter de la colère suscitée par l'attaque et des appuis internationaux envers la réponse militaire des États-Unis pour pousser la Russie à abandonner le président el-Assad et participer aux efforts de paix en Syrie.
Les membres du groupe souhaitaient aussi que le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, pourraient leur donner un aperçu des plans et des objectifs du président Donald Trump en matière de politique étrangère.
Discutant après une rencontre avec M. Tillerson, le secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères Boris Johnson avait indiqué que les ministres «discuteraient de la possibilité d'imposer des sanctions additionnelles, certainement, sur certaines figures militaires de la Syrie et de la Russie».
Il a ajouté que la Russie avait le choix: soit elle continue d'appuyer le régime «toxique» de Bachar el-Assad, soit «elle travaille avec le reste du monde pour trouver une solution pour la Syrie, une solution politique».
L'attaque au gaz neurotoxique perpétrée la semaine dernière dans la ville de Khan Cheikhoun, qui a fait plus de 80 morts, a poussé le président des États-Unis, Donald Trump, à frapper les forces de Bachar el-Assad pour une première fois. Les États-Unis ont ainsi tiré 59 missiles sur une base aérienne syrienne d'où l'attaque chimique aurait été lancée, selon les renseignements américains.
Le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, a déclaré plus tôt lundi sur le site d'un massacre nazi de la Deuxième Guerre mondiale, dans le centre de l'Italie, que les États-Unis allaient se dévouer à faire en sorte que «quiconque» commet des crimes contre des innocents ait à rendre des comptes.
M. Tillerson était accompagné du ministre italien des Affaires étrangères, Angelino Alfano, alors qu'il visitait Sant'Anna di Stazzema, un site où 560 civils, dont quelque 130 enfants, ont été massacrés pendant la Deuxième Guerre mondiale.
M. Alfano a déclaré que le site du massacre servait à se rappeler que «la paix n'est pas un acquis (...)» et qu'il fallait collaborer dans cette quête de paix et de liberté.
Au cours du week-end, M. Alfano a déclaré que l'appui de l'Europe envers les frappes militaires américaines avait contribué à «renouveler l'harmonie» entre les États-Unis et ses partenaires juste avant la première rencontre des ministres des Affaires étrangères du G7 depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, en janvier.
La rencontre dans la ville de Lucques, en Toscane, réunit aussi la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland, et ses homologues de la France, du Japon et de l'Allemagne.
La rencontre survient également à un moment où les menaces terroristes se font sentir de plus belle, notamment avec les attentats perpétrés dans deux églises coptes d'Égypte, dimanche, et une attaque au camion menée à Stockholm, vendredi.