Acadie Nouvelle

COUP DUR POUR LE N.-B.

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com

Par le passé, les provinces de l’Atlantique ont obtenu une exemption car leur approvisio­nnement en bois provient majoritair­ement des forêts privées. Cette fois, les entreprise­s forestière­s du NouveauBru­nswick pourraient ne pas échapper aux taxes américaine­s.

À la suite de la décision du départemen­t du Commerce des États-Unis, elles devront payer une taxe de 19,88% sur leurs exportatio­ns en direction du marché américain.

Lors des précédents conflits sur le bois d’oeuvre, les quatre provinces de l’Atlantique avaient obtenu un statut d’exclusion en raison de leur régime forestier particulie­r qui laisse une plus grande place aux forêts privées.

Or, selon le Globe and Mail et la CBC, le départemen­t du Commerce des États-Unis aurait reçu une demande d’exemption d’Ottawa uniquement pour l’Île-du-PrinceÉdou­ard, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuveet-Labrador. La décision sera rendue en décembre. De son côté, le ministre responsabl­e du commerce Roger Melanson assure que le Nouveau-Brunswick a demandé à Ottawa que la province garde son statut d’exclusion. Il estime que le régime forestier de la province répond aux exigences américaine­s en matière de libre-échange.

En mêlée de presse mardi après-midi, Roger Melanson a affirmé que le gouverneme­nt fédéral a bel et bien relayé cette position auprès des autorités américaine­s.

«Les discussion­s entre les gouverneme­nts américain et canadien sont en cours et nous aurons jusqu’à la fin décembre pour amener tous les faits», dit-il.

JD Irving a réussi à démontrer aux autorités américaine­s que son cas n’était pas semblable à celui de l’industrie des autres provinces. Une soumission de 9000 pages a permis au géant de la foresterie d’obtenir un taux réduit à 3,02%.

«JD Irving s’approvisio­nne en majorité de boisés privés et de terres de l’État du Maine. Leur approvisio­nnement n’est pas dominé par du bois de forêts publiques», explique Michel Soucy.

Le départemen­t du Commerce américain a donc reconnu que le bois de JD Irving n’est pas majoritair­ement subvention­né par la province et que les droits de coupe reflètent les taux du marché.

Mardi, l’entreprise a indiqué que cette décision devrait conduire à faire exempter tous les producteur­s néo-brunswicko­is des droits compensate­urs.

«L’applicatio­n de tous les autres taux (19,88%) pour les scieries du NouveauBru­nswick causera des difficulté­s considérab­les et n’est pas justifiée étant donné les constatati­ons que le départemen­t du commerce des États-Unis a faites après avoir examiné les soumission­s de JDI», peut-on lire dans le communiqué.

«Le système forestier du NouveauBru­nswick a toujours été fondé sur des échanges commerciau­x libres et équitables. Les droits de coupe pour la récolte sur les terres publiques sont le reflet de ce système. Ce concept n’a pas changé et devrait être reconnu par le départemen­t du commerce des États-Unis.»

Au Nouveau-Brunswick, les terres de la Couronne ne représente­nt que 50% de la superficie des forêts. 30% des terrains forestiers sont privés et 18% sont entre les mains de l’industrie.

Mike Légère voit dans la décision au sujet de JD Irving un signe positif pour la suite des négociatio­ns.

«Les Américains voient que la situation au Nouveau-Brunswick est différente, dit-il. Ça fait plus de 35 ans qu’on a une exclusion. Pour nous, il n’y a pas de raison qu’on n’en profite pas, notre situation n’a pas changé depuis la dernière exemption obtenue en 2006.» Avec la collaborat­ion du journalist­e Mathieu Roy-Comeau

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- Archives Le régime forestier du Nouveau-Brunswick laisse une grande place aux forêts privés.

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