PARLEE: DES PROPRIOS DE CHALET PRÉOCCUPÉS
Le problème récurrent de coliformes fécaux dans l’eau de la baie de Shediac a déjà un impact sur le tourisme dans la région. Certains propriétaires de chalets en bordure de mer peinent à louer leurs lots, alors qu’ils affichaient complet à pareille date l’an dernier.
Raeanne Leaman ne peut se l’expliquer autrement.
Cette citoyenne de Barachois devait refuser des demandes de location en mai 2016, mais cette fois, son chalet est encore vacant pour la moitié d’août.
«C’est le mois le plus populaire et celui qui part habituellement le premier. C’est vraiment différent cette année. Il y a moins d’achalandage.»
Elle estime que c’est tributaire du problème de bactérie dans l’eau de mer.
En février, le gouvernement provincial a reconnu avoir commis une faute dans l’analyse des échantillons de la baie de Shediac. Les visiteurs auraient dû être avertis de la qualité «médiocre» de l’eau à 58 reprises pendant l’été, au lieu de 28.
Dans ces conditions, il est déconseillé aux jeunes enfants et aux personnes âgées de se baigner dans l’eau, sous risque d’infection. Il est aussi contre-indiqué d’immerger sa tête dans la mer ou d’y exposer une plaie ouverte.
Serge Rousselle, ministre de l’Environnement et des Gouvernements locaux, a également promis de mettre sur pied un comité de travail pour déterminer - et ultimement éliminer - les sources de bactéries E.Coli et d’entérocoques dans les eaux récréatives du parc.
Un groupe de citoyens de la région demandent depuis un moratoire sur tout développement à moins de 500 mètres de tout cours d’eau rejoignant le littoral.
Raeanne Leaman estime que les médias doivent en parler, car c’est un enjeu de santé publique, mais qu’il ne faut pas se raconter d’histoire: il y aura un impact négatif sur le tourisme dans la région, ditelle.
«Les gens louent pour venir à la plage. S’ils courent le risque de se rendre malade, c’est certain qu’ils vont aller ailleurs.»
Ses craintes sont partagées par un propriétaire terrien de Shediac, qui préfère demeurer sous le couvert de l’anonymat.
Il a eu un peu plus de chance que Mme Leaman, en parvenant à louer ses chalets pour toute la saison chaude.
La majorité de ses réservations ont toutefois été faites avant que le dossier des coliformes fécaux de la plage Parlee fasse surface dans les médias, en février. Il craint maintenant des annulations.
«C’est certain que ce n’est pas de la belle publicité. Les gens se parlent et ça risque de se rendre jusqu’à eux.»
Raeanne Leaman appréhende également une perte de clients.
«Le pire, c’est que si la plage Parlee est affectée, c’est certain que ça touche d’autres plages le long du littoral. Ce n’est pas bon du tout. J’espère qu’ils vont régler le problème le plus rapidement possible.»