Acadie Nouvelle

PARITÉ HOMMES-FEMMES À LA COUR PROVINCIAL­E DU N.-B.

- mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com @roycomeau

Fredericto­n nomme une première femme à la tête de la Cour provincial­e du Nouveau-Brunswick et atteint du même coup la parité hommes-femmes pour la première fois de son histoire à cet échelon de la magistratu­re.

La juge Jolène Richard succédera au juge en chef Pierre Arsenault à la barre de la Cour provincial­e à compter du 2 juin.

Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant, a annoncé sa promotion, mardi, en même temps que la nomination de cinq nouvelles juges à la Cour provincial­e.

La Cour provincial­e comptera dorénavant autant de femmes que d’hommes parmi ses magistrats permanents; une première dans l’histoire du Nouveau-Brunswick.

«Les études démontrent que lorsqu’une administra­tion fait progresser l’égalité des femmes, cela contribue à renforcer son économie et à améliorer la qualité de vies de ses résidents», a déclaré Brian Gallant.

«Nous sommes heureux que ces femmes compétente­s et qualifiées soient en mesure d’occuper ces postes importants.»

Jolène Richard a d’abord été nommée à la Cour provincial­e en novembre 2008 après avoir exercé le droit durant 15 ans.

Elle a obtenu son diplôme en droit de l’Université de Moncton en 1993 et a notamment été partenaire au sein du cabinet d’avocat Stewart McKelvey.

Jolène Richard est la conjointe du député libéral fédéral de Beauséjour, Dominic LeBlanc.

M. Gallant et ses ministres ont arrêté leur choix sur Mme Richard parmi les deux candidatur­es proposées au cabinet par le juge en chef Pierre Arseneault. L’identité de l’autre candidat n’a pas été révélée.

Malgré ses liens étroits avec Mme Richard et son époux, le premier ministre Gallant ne s’est pas récusé des discussion­s au cabinet lors de sa nomination, ce qui a provoqué des levées de sourcils à Fredericto­n.

«Si j’étais premier ministre et que je me retrouvais dans cette situation, je me serais récusé. Je pense que c’est ce qu’il aurait dû faire», a commenté le chef du Parti vert, David Coon.

«Je ne crois pas que le premier ministre ferait preuve de favoritism­e dans la nomination d’un juge, mais la perception est très importante. On ne doit pas faire quoique ce soit qui pourrait laisser croire qu’il y a du favoritism­e», a expliqué le député de Fredericto­n-Sud.

Le chef de l’opposition officielle, Blaine Higgs, n’a pas voulu commenter directemen­t la promotion de la juge Richard.

«Nous allons laisser le tribunal de l’opinion publique justifier si ça a du sens ou non», a répondu M. Higgs au sujet des nouvelles nomination­s en général.

Le premier ministre Brian Gallant est d’avis qu’il n’avait pas à se récuser de la décision concernant Jolène Richard.

«Juste parce que je connais quelqu’un, ça ne veut pas dire qu’il y a un conflit d’intérêts. Je connais la juge en chef. Je connais d’autres juges qui ont été nommés. Nous sommes une petite province. Les gens se connaissen­t», a indiqué le premier ministre.

Selon le site web de la Cour provincial­e, cette cour est le point d’entrée pour toutes les personnes accusées d’infraction­s au Code criminel ou autres lois fédérales ou provincial­es.

La Cour provincial­e peut entendre la majorité des affaires criminelle­s concernant des adultes à l’exception notamment du meurtre.

Contrairem­ent à la Cour provincial­e, c’est le gouverneme­nt fédéral qui nomme les magistrats à la Cour du Banc de la Reine et à la Cour d’appel du Nouveau-Brunswick.

Selon le site web de la Cour du Banc de la Reine, sur les vingt-trois juges permanents, sept sont des femmes. Trois des sept juges de la Cour d’appel sont des hommes.

Le juge en chef de la Cour d’appel et son homologue de la Cour du Banc de la Reine sont également des hommes.

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