Acadie Nouvelle

UN CONGÉ FÉRIÉ EN FÉVRIER

La nouvelle réjouit les travailleu­rs, mais préoccupe la communauté d’affaires

- mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com @roycomeau

La création d’une nouveau congé payé au Nouveau-Brunswick réjouit les travailleu­rs, mais préoccupe les gens d’affaires.

Le troisième lundi de février sera dorénavant appelé le Jour de la famille. Le premier ministre libéral Brian Gallant en a fait l’annonce, mercredi, à l’Assemblée législativ­e.

«Un bon équilibre travail-famille fera croître la productivi­té de notre économie et de nos entreprise­s.»

La nouvelle longue fin de semaine du mois de février «contribuer­a aussi à stimuler le tourisme pendant les mois d’hiver», a assuré le premier ministre.

Le Nouveau-Brunswick comptera dorénavant huit jours de congé payé obligatoir­es.

Il s’agit d’un congé bien mérité, selon la présidente du Syndicat du Nouveau-Brunswick, Susie Proulx-Daigle.

«Au gouverneme­nt, ils ont un minimum de trois semaines de vacances par années, mais dans le secteur privé ce n’est pas nécessaire­ment le cas.»

«Il y a plusieurs secteurs où les gens sont à temps partiel ou à contrat et n’ont pas de vacances payées. Ça va offrir une journée de plus à ces gens», a confié celle qui représente plus de 9000 travailleu­rs syndiqués du public et du privé.

«BEAUCOUP DE COÛTS»

Le Jour de la famille ne fait cependant pas que des heureux.

En 2014, 63% des membres de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te (FCEI) s’étaient exprimés contre l’ajout d’un jour férié au calendrier, selon le directeur des affaires provincial­es de l’organisati­on, Louis-Philippe Gauthier.

«C’est beaucoup de coûts qui n’arrivent vraiment pas au moment opportun», a-t-il constaté après avoir dressé la liste des augmentati­ons de taxes et d’impôts décrétées par les gouverneme­nts provincial et fédéral au cours des deux dernières années.

M. Gauthier demande au gouverneme­nt de publier les études d’impact économique qui ont guidé sa décision.

L’Associatio­n de l’industrie touristiqu­e ne partage pas non plus l’enthousias­me du premier ministre concernant le Jour de la famille.

Les propriétai­res de restaurant­s et d’hôtels n’auront d’autres choix que d’augmenter leurs prix pour compenser les coûts associés à la nouvelle mesure, affirme la présidente de l’Associatio­n, Kathy Weir.

«Tout le monde aime avoir un congé de plus, mais il faut comprendre qu’il y a un coût à tout ça.»

La copropriét­aire du centre de villégiatu­re Broadleaf Guest Ranch de Hopewell Hill ne croit pas que la nouvelle longue fin de semaine au beau milieu de l’hiver générera suffisamme­nt de nouveaux revenus pour justifier les nouvelles dépenses.

L’annonce du premier ministre Brian Gallant n’est rien d’autre qu’une tentative de diversion alors que la controvers­e des évaluation­s foncières bat son plein, a affirmé l’opposition officielle.

«Ça va prendre plus qu’un congé payé pour faire réélire ce gouverneme­nt et ce premier ministre», a commenté le député progressis­te-conservate­ur Kirk MacDonald.

Le ministre de l’Éducation postsecond­aire, de la Formation et du Travail, Donald Arseneault, a répondu aux critiques de l’opposition en rappelant que son gouverneme­nt avait déjà annoncé publiqueme­nt qu’il étudiait la possibilit­é de créer un jour férié en février.

«C’est sûr qu’il va y avoir quelques inquiétude­s soulevées par certains dans la communauté des affaires, mais c’est une politique que demandaien­t les NéoBrunswi­ckois», a-t-il dit.

Certaines provinces canadienne­s comme la Colombie-Britanniqu­e et la Saskatchew­an comptent jusqu’à dix jours fériés. La Nouvelle-Écosse n’en possède que 6.

«Ce jour férié va rassembler les communauté­s et permettre un meilleur équilibre entre le travail et la famille durant la saison hivernale qui est souvent trop longue», a déclaré M. Gallant.

 ??  ??
 ??  ?? Le troisième lundi de février portera dorénavant le nom de Jour de la famille. Ce sera un congé férié obligatoir­e. - Archives
Le troisième lundi de février portera dorénavant le nom de Jour de la famille. Ce sera un congé férié obligatoir­e. - Archives
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada