Un service de covoiturage pour 30 ou 40 utilisateurs
En février 2016, Déplacement Péninsule a lancé un service de covoiturage pour les trajets réguliers (domicile-travail, par exemple) ou ponctuels et autres que pour raisons médicales ou de première nécessité. Il fonctionne sur le principe d’une plateforme en ligne, gratuite et indépendante. Les personnes intéressées s’inscrivent sur le site internet, en précisant si elles sont conductrices ou passagères, ainsi que les dates et lieux de leurs déplacements. Présentement, ce service dénombre entre 30 et 40 utilisateurs. «C’est décevant, estime Mélissa Basque, coordonnatrice de Déplacement Péninsule. Il y a des semaines où l’on observe qu’aucun trajet ne se fait.» Selon elle, le système n’est pas assez connu. Elle souhaiterait que la population y ait davantage recours. Pour le rendre encore plus accessible, deux applications pour les téléphones intelligents vont prochainement être mises au point. «C’est en vogue, on parle de plus en plus du covoiturage qui a un double intérêt. C’est bon pour l’environnement et ça permet de diminuer les coûts d’essence.» D’après Gérard Desveaux, résidant de Caraquet, si le service n’est pas assez développé, c’est dû aux mentalités. «Les gens ont la culture de la voiture. Ils tiennent à leur char. C’est facile de s’en procurer avec les crédits et les étalements de paiement.» Il constate que l’attitude des automobilistes a évolué depuis son jeune temps. «Les gens sont devenus individualistes. Ils ne veulent plus attendre les autres ou faire des détours.» Quand il était infirmier à l’hôpital de Bathurst, il a essayé de s’arranger avec ses collègues pour faire la route ensemble. «Je voulais partager les frais. J’en ai trouvé. On se mettait d’accord. Ça marchait pendant un ou deux jours et après on sentait une tension. J’ai abandonné. Ça ne dure jamais longtemps.» Maintenant qu’il est à la retraite, cet ancien professionnel de la santé ne se pose plus de questions. «J’ai ma voiture et je me débrouille tout seul. Je veux plus m’embarrasser avec ça.» Gérard Desveaux vit dans son époque. - VP