Acadie Nouvelle

L’Impériale se défend d’avoir été inactive dans les rachats de sables bitumineux

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Le grand patron de la Pétrolière Impériale se défend d’être resté les bras croisés pendant que les autres grands producteur­s canadiens rachetaien­t des actifs de sables bitumineux auprès de rivales étrangères pendant la dernière année.

Le chef de la direction Rich Kruger a expliqué que l’Impériale, un des quatre plus grands producteur­s de sables bitumineux au Canada, avait été occupée à compléter la constructi­on et la mise en service de son projet de sables bitumineux Kearl, dont les deux premières phases contribuen­t à la production depuis 2013 et 2015.

Elle a aussi dû régler des problèmes d’exploitati­on à un autre projet de sables bitumineux, Nabiye, dont la production a démarré en 2015.

«Nous venons de conclure une période de croissance en amont sans précédent avec les deux phases de Kearl et de Nabiye», a-t-il indiqué aux journalist­es après l’assemblée annuelle des actionnair­es de l’entreprise.

«Nous avons indiqué à plusieurs reprises que nous progressio­ns dans la préparatio­n technique et commercial­e de projets. Alors je ne dirais pas que nous sommes restés “sur la touche”.»

Le mois dernier, Royal Dutch Shell a annoncé avoir accepté de vendre la plupart de ses actifs de sables bitumineux canadiens à Canadian Natural Resources pour environ 11,1 milliards $. Par ailleurs, Cenovus Energy a dévoilé une entente de 17,7 milliards $ qui la verra racheter la plupart des actifs canadiens de ConocoPhil­lips, incluant la participat­ion de 50% de ConocoPhil­lips dans des actifs de sables bitumineux qu’elle détenait conjointem­ent avec elle.

Suncor Énergie a pour sa part accru l’an dernier sa participat­ion dans Syncrude Canada, la faisant passer de 12 à 53%, en rachetant Canadian Oil Sands pour 6,6 milliards $ et en s’emparant de la participat­ion de Murphy Oil dans le projet pour 937 millions $.

Lors de l’assemblée annuelle de Suncor, jeudi, le chef de la direction, Steve Williams, a indiqué qu’il s’attendait à ce que d’autres entreprise­s étrangères se départisse­nt d’actifs de sables bitumineux, notamment Chevron, BP et Total.

L’analyste Michael Dunn, de GMP FirstEnerg­y, est d’accord pour dire que la consolidat­ion n’est pas terminée. Il a notamment fait remarquer que l’Impériale, qui est détenue à 69,6% par le géant américain Exxon Mobil, avait déjà indiqué qu’elle préférait acheter des ressources à grande échelle et à haute qualité, sous-entendant du coup qu’il privilégia­it les projets sous-développés.

M. Kruger a indiqué vendredi qu’il gardait secrets ses plans de fusions et acquisitio­ns, mais qu’il était attentif aux occasions qui pourraient ajouter à la valeur de ses projets.

L’Impériale a dévoilé vendredi un bénéfice net du premier trimestre de 333 millions $, soit 39 cents par action, pour le trimestre clos le 31 mars. Ce résultat, amplifié par un gain de 151 millions $ lié à la vente de terrains à Mississaug­a, en Ontario, se comparait à une perte de 101 millions $, ou 12 cents par action, pour la même période l’an dernier.

Le bénéfice d’exploitati­on s’est établi à 21 cents par action, alors que les analystes en attendaien­t un de 40 cents par action.

La société a indiqué qu’elle augmentera­it en juin son dividende trimestrie­l de 1 cent, pour le porter à 16 cents par action.

Les revenus totaux se sont chiffrés à 7,16 milliards $, en hausse de 37%.

La production a atteint en moyenne l’équivalent de 378 000 barils de pétrole au cours du plus récent trimestre, comparativ­ement à 421 000 barils au même trimestre en 2016. Ce recul était attribuabl­e en partie à un incendie à l’unité de valorisati­on de Syncrude à Mildred Lake, à la mi-mars.

L’Impériale détient une participat­ion de 25% dans Syncrude.

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