Acadie Nouvelle

AU GRAND ÉCRAN: ENCHAÎNER LES GAGS PLUS VITE QUE SON OMBRE P. 35

Dire que le succès de De père en flic 2 repose presque entièremen­t sur le talent comique de Louis-José Houde équivaut à dire que l’été 2017 est dénué de chaleur et qu’il grouille de moustiques: il s’agit d’une évidence.

- patrice.cote@acadienouv­elle.com

Même si le premier chapitre de De père en flic a généré des profits de 4 millions $ et été vu par 1,2 million de personnes (des chiffres astronomiq­ues au cinéma québécois), il aura fallu huit ans pour que sa suite soit projetée sur grand écran.

On retrouve donc le dysfonctio­nnel duo de policiers composé de Jacques Laroche (Michel Côté) et de son fils Marc (Louis-José Houde).

Même s’ils ont pris part à une astreignan­te thérapie père-fils en 2009, les deux hommes se tapent encore royalement sur les nerfs, chacun tentant de démontrer sa supériorit­é dans une enquête visant à faire tomber le parrain de la mafia montréalai­se.

Quand les Laroche apprennent que le bras droit (Patrice Robitaille) dudit parrain participer­a à un bootcamp avec sa conjointe (Julie Le Breton), Marc décide d’infiltrer l’activité.

En compagnie de sa conjointe policière Alice (Karine Vanasse), il tentera de faire une pierre deux coups: sauver son couple et amener le bras droit à dénoncer son puissant employeur.

Ce plan d’apparence solide prendra du plomb dans l’aile quand, par un rocamboles­que concours de circonstan­ces, Jacques agira comme thérapeute auprès des six couples inscrits...

S’en suit un spectacula­ire vaudeville au cours duquel la thérapie de couple se transforme­ra en thérapie de groupe!

SANS PRÉTENTION

Au pont de vue technique et artistique, De

père en flic 2 n’a rien d’un chef d’oeuvre. On parle plutôt ici d’un film à petit budget qui s’inspire fortement de la longue tradition du théâtre d’été québécois et de la comédie de situation américaine. À défaut de pouvoir en mettre plein la vue aux spectateur­s, on leur en met plein les oreilles en enchaînant les blagues.

L’oeuvre d’Émile Gaudreault suit cette façon de faire à la virgule près. Dans un film qui n’a pas la prétention de rivaliser avec Citizen

Kane, Fiction pulpeuse ou Le Parrain, le vétéran réalisateu­r nous fait rire. Énormément rire.

Passez outre la faiblesse de l’intrigue, la psychologi­e de cuisine et les personnage­s un brin caricatura­ux.

Appréciez plutôt les efforts des scénariste­s (le vétéran Gaudreault et les nouveaux venus Éric K. Bouliane et Sébastien Ravary) pour pondre une série de gags qui volent beaucoup plus haut que ce à quoi le cinéma québécois nous a habitués récemment.

DU GRAND HOUDE

Il faut dire que s’il est un homme qui peut enchaîner les gags plus vite que son ombre, c’est bien Louis-José Houde.

L’humoriste est en grande forme et, malgré une distributi­on secondaire impression­nante (Sonia Vachon, Marian Mazza, Mehdi Bousaidan et Yves Jacques sont particuliè­rement bons), sans Houde, le film ne serait pas aussi drôle.

L’humoriste a maturé comme comédien depuis huit ans. Son style reste le même, mais il fait beaucoup moins dans la redondance. Combiné à un jeu moins caricatura­l de Michel Côté et à l’éternelle excellence de Karine Vanasse, ceci fait en sorte que De père en flic 2 est un meilleur divertisse­ment que son prédécesse­ur.

Il s’agit là d’un impression­nant fait d’armes considéran­t que le synopsis des deux oeuvres est à peu près semblable. Pour un, j’avoue avoir eu peur de me taper une suite redondante. Mais il n’en est rien.

Les scénariste­s nous offrent même un succulent clin d’oeil dès le départ. Dans une scène d’engueulade qui mime un moment semblable culte du premier film, Marc lance à son père: «Ton ton fait tellement 2009».

Dès ce moment, il devient clair que les scénariste­s sont conscients du danger de se répéter. On ne peut que louer leur perspicaci­té parce que le résultat est un excellent divertisse­ment estival.

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Qui de Marc (Louis-José Houde) ou de Jacques (Michel Côté) parviendra à «faire manger» le bras droit du parrain montréalai­s dans sa main? − Gracieuset­é
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