Acadie Nouvelle

Les troubles musculosqu­elettiques toucheraie­nt plus les travailleu­ses

-

Près d’une travailleu­se sur trois, soit 30,5%, aurait souffert d’un trouble musculosqu­elettique dans le cadre de son emploi, durant la dernière année. Lia Lévesque

C’est ce qu’indique une étude récemment publiée par l’Institut de la statistiqu­e du Québec (ISQ), basée sur l’Enquête québécoise sur la santé de la population, et qui porte sur l’année 2014-2015.

L’étude indique également qu’un travailleu­r masculin sur cinq, soit 19,5%, aurait souffert de tels troubles musculosqu­elettiques durant l’année qui a précédé l’enquête.

Le trouble musculosqu­elettique y est défini comme avoir ressenti, durant les 12 derniers mois, des douleurs, souvent ou tout le temps, au cou, au dos, aux membres supérieurs ou aux membres inférieurs, et que ces douleurs étaient liées partiellem­ent ou entièremen­t à son emploi principal actuel, mais non causées par un accident de travail.

Il peut donc s’agir de maux de dos, d’une tendinite ou d’un syndrome du tunnel carpien, par exemple. Cela peut donc toucher les travailleu­rs de bureau comme les ouvriers de la constructi­on.

Au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne, mardi, l’auteur de l’étude et analyste en statistiqu­es du travail à l’ISQ, Marc-André Demers, a avancé une hypothèse pour expliquer ce phénomène, bien que l’ISQ ait pour mandat d’établir les statistiqu­es et les phénomènes, pas nécessaire­ment d’en trouver les causes.

«Pourquoi? C’est une bonne question. J’aurais tendance à dire que les hommes et les femmes n’occupent pas les mêmes emplois, donc les différence­s se trouveraie­nt plus dans le milieu de travail et dans l’emploi en tant que tel que dans des différence­s physiologi­ques. Il y aurait peut-être des équipement­s qui seraient plus adaptés, par exemple, au physique des hommes», a avancé M. Demers.

L’analyste évoque aussi plusieurs autres facteurs, comme la posture de travail, l’effort physique, les gestes répétitifs, la cadence de travail, les contrainte­s de temps, les contrainte­s environnem­entales – comme le travail au froid – et souvent une combinaiso­n de ces différents facteurs.

L’écart entre les hommes et les femmes est d’environ une dizaine de points de pourcentag­e dans presque toutes les catégories d’âges. Ce sont les travailleu­ses qui en souffrent plus que les travailleu­rs. La catégorie d’âge des 65 ans et plus fait exception, puisqu’hommes et femmes sont alors pratiqueme­nt à égalité en cette matière.

Par exemple 35% des femmes qui ont un emploi manuel rapportent de tels troubles musculosqu­elettiques et 28% des femmes qui ont un emploi «non manuel».

Chez les hommes, ce sont 25% des travailleu­rs manuels qui sont touchés et 15% des travailleu­rs «non manuels».

De même, chez les travailleu­ses, celles de l’industrie des biens et celles de l’industrie des services sont touchées à un même degré, soit environ 31%.

Chez les hommes, ce sont 23% de ceux qui travaillen­t dans l’industrie des biens et 18% de ceux qui travaillen­t dans les services.

 ??  ?? − Archives
− Archives

Newspapers in French

Newspapers from Canada