Acadie Nouvelle

Des ex-employés de Sears Canada sont incrédules face aux primes des patrons

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Le programme de Sears Canada consistant à distribuer des millions de dollars en primes à certains de ses hauts dirigeants – alors que le grand détaillant n’a pas versé d’indemnité de départ à ses employés remerciés – a été accueilli dans l’incrédulit­é, vendredi.

Sears Canada a obtenu la permission de la cour pour le versement de primes de rétention totalisant 9,2 millions $ dans le cadre d’un compromis conclu avec ses employés retraités qui verra l’entreprise continuer à effectuer certains paiements liés aux avantages sociaux et au régime de retraite jusqu’au 30 septembre.

Ken Eady, qui a travaillé pendant 30 ans chez Sears avant de prendre sa retraite, a mal accueilli l’annonce du versement des primes.

«Voir des gens être remerciés après 30 ou 40 ans de service, sans préavis raisonnabl­e, ou sans indemnité, et puis voir ces gens être payés des millions de dollars en primes pour rester semble si déséquilib­ré et si déraisonna­ble que c’est inacceptab­le», a estimé celui qui travaille maintenant au sein de l’associatio­n indépendan­te des retraités du grand détaillant.

Sears Canada avait initialeme­nt demandé à la cour la permission d’interrompr­e immédiatem­ent les contributi­ons spéciales au régime de retraite, ainsi que les paiements des avantages liés aux soins de santé et aux soins dentaires et les primes d’assurance vie postérieur­es à la retraite en raison d’un important manque de liquidités.

Dans son approbatio­n des primes de 9,2 millions $, le juge Glenn Hainey a écrit que les détails de ces paiements devraient rester confidenti­els. Mais la société a estimé, lorsqu’elle a demandé en juin la protection de la cour contre ses créanciers, qu’elle devrait payer 7,6 millions $ pour certains employés clés du siège social et 1,6 million $ pour les gérants des magasins qui seront fermés dans le cadre de la restructur­ation.

Selon le porte-parole de Sears Canada, Joel Shaffer, de tels paiements sont habituels dans les procédures de protection contre les créanciers, et visent à préserver le moral de certains employés clés en regard de certains indicateur­s de performanc­e. Les paiements jouent ainsi un rôle de soutien afin de s’assurer de la meilleure issue possible pour l’entreprise et les détenteurs de parts, a-t-il ajouté, et leur absence pourrait empirer la situation.

En plus d’approuver l’entente entre l’entreprise et ses anciens employés, le juge Hainey a autorisé Sears Canada à entamer immédiatem­ent le processus de vente et de sollicitat­ion visant à obtenir des propositio­ns pour l’acquisitio­n de l’entreprise ou de certains de ses actifs, ou encore pour investir dans ceux-ci.

Sears Canada a annoncé en juin qu’elle avait l’intention de fermer 59 magasins à travers le pays et de supprimer environ 2900 emplois, sans indemnité, dans le cadre de sa restructur­ation sous la protection de la Loi sur les arrangemen­ts avec les créanciers des compagnies (LACC).

 ??  ?? Le directeur financier de Sears Canada, Billy Wong, se cache des caméras à sa sortie de la Cour supérieure de l’Ontario, jeudi, à Toronto. – La Presse canadienne: Frank Gunn
Le directeur financier de Sears Canada, Billy Wong, se cache des caméras à sa sortie de la Cour supérieure de l’Ontario, jeudi, à Toronto. – La Presse canadienne: Frank Gunn

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