Des Jeux, d’autres Jeux et encore des Jeux
Ç’a commencé par la 38e finale des Jeux de l’Acadie, à Fredericton. La capitale provinciale a vibré au son des cris de ralliement tous aussi originaux les uns que les autres des délégations pendant cinq jours.
Les quelque 1000 athlètes provenant de toute la francophonie des provinces de l’Atlantique ont probablement offert l’un des plus beaux rassemblements sportifs et culturels de l’histoire de cette classique.
En sports par équipe, des régions comme le Restigouche, Chaleur et le Sud-Est ont su tirer leur épingle du jeu et même causer quelques belles surprises. Par exemple, les Gris ont détrôné les Verts du Madawaska-Victoria en vélo de montagne, ce qui est déjà un exploit en soi.
Uniquement en athlétisme, le calibre a été si relevé que les records ont tombé comme des mouches grâce aux équipes de Kent, de Chaleur et du Sud-Est notamment. Franchement, bravo! Mais nous n’avons pas eu vraiment le temps de déposer notre crayon et de respirer un peu, puisque ça se poursuit cette semaine avec les 7es Jeux de la francophonie canadienne, à Moncton et à Dieppe.
Là encore, les 1200 participants provenant du Canada francophone bénéficient d’un terrain de jeu exceptionnel et des installations haut de gamme (il suffit de penser au stade de l’Université de Moncton entre autres) pour nous offrir ce qu’il y a de meilleur, autant en sports qu’au niveau du leadership et des arts.
Ces Jeux sont méconnus et suscitent généralement peu d’intérêt, mais ils méritent qu’on s’y attarde un peu plus attentivement. Tous les trois ans, ils constituent le tremplin nécessaire à cette relève sportive désireuse de s’imposer sur la scène nationale avant de briller dans le monde entier.
Par exemple, Geneviève Lalonde a raconté que les Jeux de la francophonie canadienne avaient été sa première compétition nationale en carrière, peu de temps après avoir brillé de tous ses feux dans les courses de demi-fond aux Jeux de l’Acadie.
Ce ne sont pas les occasions de briller qui manquent pour nos sportifs acadiens cet été. En fait, il y a tellement de Jeux qu’on se demande quand nous - je parle ici de l’équipe de rédaction sportive de l’Acadie Nouvelle - pourrons prendre une pause bien méritée!
Et regardez maintenant où elle est rendue.
Mais on s’entend aussi pour affirmer que ce sont des Jeux où la compétition n’est peut-être pas toujours à point… Comment expliquer autrement - et sans rien enlever à son exploit, entendons-nous bien - que Christian Godin ait pu enlever la médaille d’or au lancer du disque seulement deux jours après s’être initié à cet objet?
Vous croyez que nous pourrons prendre bientôt une pause? Oh que non!
Parce que dans quelques jours débuteront les Jeux du Canada, à Winnipeg, du 28 juillet au 13 août. Encore là, il s’agit d’une tribune plus que respectable pour nos athlètes de la relève. Bien entendu, le Nouveau-Brunswick peut difficilement tenir tête aux puissances habituelles que sont le Québec, l’Ontario et la ColombieBritannique, mais il peut jouer à forces égales contre pas mal toutes les autres provinces.
Là aussi, nos athlètes acadiens obtiennent une plateforme solide pour se lancer à la conquête de leurs prochains objectifs, que ce soit en sports par équipe ou individuel. Il n’y a pas si longtemps, les régions du Restigouche et de Chaleur ont accueilli l’élite de notre belle jeunesse canadienne, en 2003. Nous sommes donc bien placés pour savoir à quel point, pour un jeune athlète en plein cheminement, cette compétition nationale peut s’avérer d’une importance cruciale.
Ces Jeux du Canada revêtiront donc une importance particulière pour plusieurs des nôtres qui ont obtenu une place au sein d’Équipe Nouveau-Brunswick.
On pense ici à Laura Dickinson, qui devrait normalement s’imposer dans les épreuves de demi-fond et au 3000 mètres steeplechase. La jeune femme de Miramichi marche - ou plutôt court dans les traces de la fusée acadienne Geneviève Lalonde. Il y a quelques jours, elle a établi de nouveaux records nationaux dans la catégorie junior féminine au 5000 mètres et au 3000 mètres steeplechase et elle sera, en fin de semaine prochaine, aux Championnats panaméricains d’athlétisme U-20 au Pérou. Wow!
Ou encore Kyla Hughes, de Cocagne, qui vient tout juste de s’illustrer aux Jeux de la francophonie canadienne en pulvérisant le record féminin du lancer du poids. Ou Annabelle Boudreau, de PetitRocher, en lutte olympique, probablement la meilleure athlète de son groupe d’âge au pays.
On pourrait vous en nommer encore des dizaines, mais nous ne voulons pas déjà épuiser l’encre de nos stylos, car nous en aurons drôlement besoin pendant ces deux semaines intenses.
Enfin, il y a les Jeux de la Francophonie internationale, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, du 21 au 30 juillet.
Face aux meilleurs athlètes francophones et francophiles du monde, le Nouveau-Brunswick - et du même coup plusieurs Acadiens - parvient régulièrement à se tailler une place de choix à travers les différents sports au programme de cette manifestation.
À ce niveau de compétition, il n’en manque pas beaucoup pour revendiquer de plein droit une place sur la scène planétaire, que ce soit dans le cadre de championnats du monde ou encore - osons rêver - de Jeux olympiques.
Et nous n’avons pas encore parlé des Jeux autochtones du Canada, à Toronto… Ouf!
Juste à mentionner tout ça, c’est assez pour nous donner le vertige! Nous aurons besoin d’une bonne réserve de crayons, du café extra-fort en quantité industrielle et nos doigts devront être très agiles sur les claviers de nos ordinateurs pour vous faire vivre cet été de passion.
Plus que jamais, le terrain de jeu de l’Acadie est maintenant… le monde!
Il y a de quoi être non?