Acadie Nouvelle

DES CITOYENS MÉCONTENTS

- Pascal Raiche-Nogue pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com @raichenogu­e

Des centaines de personnes ont manifesté à Shediac, dimanche, pour la sauvegarde du littoral. Ils en ont ras le bol de l’eau contaminée et exigent des actions de la part du gouverneme­nt provincial.

De 200 à 300 personnes de tous les âges ont répondu à l’appel lancé par des groupes environnem­entalistes de la région.

Peu avant-midi, encouragés par les coups de klaxon de nombreux automobili­stes, les manifestan­ts ont marché sur la rue Main en scandant «save our shores» (sauvons notre littoral) et «sauvons nos plages».

Plusieurs personnes tenaient des écriteaux sur lesquels on pouvait lire des slogans contre le projet de mégacampin­g de plusieurs centaines de places entre la plage Parlee et la Pointe-du-Chêne.

Arrivée devant l’hôtel de ville, la foule a écouté quelques discours des organisate­urs, qui ont réclamé l’imposition d’un moratoire sur le développem­ent commercial et résidentie­l à moins de 500 mètres des terres humides et de la côte.

«Il faut un moratoire pour voir où sont les délimitati­ons des terres humides et voir ce qui cause la pollution dans nos plages», explique le président du groupe Red Dots et résidant de Pointe-du-Chêne, Arthur Melanson.

Sa consoeur Natasha Bell, coprésiden­te de l’Associatio­n pour la protection des marais et plages de l’Aboiteau, est du même avis.

Cette militante de Cap-Pelé espère que le gouverneme­nt provincial comprendra en voyant l’ampleur de cette manifestat­ion que la population en a assez et qu’elle veut des actions concrètes.

«On veut être entendus. Je crois que l’enjeu est assez sérieux dans la région. On a écrit des lettres, on nous a répondu avec des lettres formatées. On croyait qu’en rassemblan­t des masses de gens, on lancerait un message fort.»

De nombreux résidants de la région inquiets de l’état du littoral s’étaient déplacés. C’était le cas de Lee Girouard, de Shediac.

«Je ne peux plus aller à la plage. C’est grave. Il n’est pas question que je mette les pieds dans l’eau avec des choses comme ça. Là, je me dis qu’il faut faire quelque chose», a-t-elle dit.

Marcia Crossman, qui demeure à Hampton, dans le Sud-Ouest, a participé à la manifestat­ion en compagnie de son mari, Gary. Ce dernier est le député progressis­te-conservate­ur de la circonscri­ption de Hampton.

Le couple possède un chalet dans la région de Shediac et craint pour la qualité de l’eau. «On ne veut pas risquer d’aller dans l’eau et risquer d’avoir une conjonctiv­ite ou une infection si on a une éraflure», a dit Marcia Crossman.

«En gros, il faut que le gouverneme­nt trouve la source du problème et qu’il développe un plan pour le régler», a ajouté son conjoint.

Le critique de l’opposition officielle pour les dossiers liés à l’environnem­ent et député progressis­te-conservate­ur de la circonscri­ption d’Albert, Brian Keirstead, était aussi présent.

«Le problème, c’est que des matières fécales et des eaux usées vont dans nos cours d’eau. On continue de parler de développem­ents futurs, mais comment pouvonsnou­s aller de l’avant et développer avant de régler le problème? Ce n’est qu’une question de bon sens», a-t-il affirmé à l’Acadie Nouvelle.

Il demande au gouverneme­nt libéral de Brian Gallant d’identifier la source du problème et de «cesser de tourner en rond».

DES TESTS QUI NE RASSURENT PAS TOUT LE MONDE

Au cours des derniers mois, la contaminat­ion du littoral par des coliformes fécaux fait de plus en plus jaser dans la région.

Ce dossier a connu de nombreux rebondisse­ments qui n’ont rien fait pour calmer le jeu. On a notamment appris que le gouverneme­nt provincial a fait preuve de laxisme pendant des années et qu’il a gardé la plage Parlee ouverte à plusieurs reprises même lorsque la qualité de l’eau était médiocre.

Plus tôt cette année, Fredericto­n a tenté de rassurer la population et les touristes en annonçant qu’il testera plus souvent l’eau de la plage Parlee pour mesurer sa qualité.

Selon Natasha Bell, les tests effectués par le gouverneme­nt provincial ne règlent rien. Il faut qu’il mette le doigt sur la source des matières fécales présentes dans l’eau et qu’il développe un plan d’action, dit-elle.

«Les tests nous disent ce qu’on sait déjà. C’est comme aller au médecin parce que tu as mal au coeur. Et il te dit que tu as de la haute pression, mais il ne te donne pas de médicament­s et il ne sait pas la source, il ne t’aide pas à améliorer ton alimentati­on. C’est fou! Ce n’est pas une solution», dit-elle.

«Il faut arrêter de remplir les marais comme on le fait. Il faut identifier la cause du problème et ensuite avoir une stratégie ou un plan. (...) Les marais sont comme les reins de la terre. Sans eux, toute la pollution va entrer dans la baie.»

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 ??  ?? De 200 à 300 personnes de tous les âges ont répondu à l’appel des groupes environnem­entalistes de la région. - Acadie Nouvelle: Pascal Raiche-Nogue
De 200 à 300 personnes de tous les âges ont répondu à l’appel des groupes environnem­entalistes de la région. - Acadie Nouvelle: Pascal Raiche-Nogue
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