UN JARDIN POUR LES PLUS DÉMUNIS À SHEDIAC
Les bénévoles du jardin communautaire de Shediac continuent de mettre la main à la pâte, ou plutôt à la terre, pour offrir des légumes frais aux moins fortunés de la région. L’Acadie Nouvelle est allée leur rendre visite.
Ce projet rassembleur, né en 2010, a connu une croissance fulgurante au cours des dernières années. Les quelques lopins situés sur le chemin Breaux Bridge, près du réservoir d’eau de la communauté, se sont multipliés et se comptent aujourd’hui par dizaines.
Le concept de ce jardin communautaire est novateur, mais très simple. Les jardiniers amateurs qui veulent exploiter un lopin de 60 pieds carrés sont invités à en cultiver un deuxième pour le Vestiaire St-Joseph, un organisme local qui gère une banque alimentaire.
Mais ce n’est pas tout, comme l’explique la présidente du jardin, Odette Babineau. L’année dernière, huit familles à faibles revenus ont été impliquées directement dans le projet. Cette année, ce nombre a plus que doublé, rapporte-t-elle.
«L’année passée, pour la première fois, on a eu des clients du vestiaire qui ont planté leur propre jardin. Il y en avait huit. Cette année, on a une vingtaine de familles. On leur fournit les lopins, on leur offre les graines. (...) On travaille avec eux, on leur montre comment planter, comment jardiner.»
Grâce à une subvention du gouvernement provincial, une douzaine de familles suivent aussi des cours hebdomadaires afin d’apprendre, entre autres, comment profiter des fruits de leurs efforts, même en hiver, dit-elle.
«On leur montre comment cuisiner avec leurs légumes frais. On leur montre comment jardiner et, cet automne, on va leur montrer comment conserver des aliments.»
La directrice du Vestiaire St-Joseph, Carol Boudreau, voit tout cela d’un très bon oeil. La production de légumes frais permet aux clients de la banque de nourriture du Vestiaire de diversifier leur alimentation et de mieux manger.
«Ça leur donne l’occasion de manger sainement comme nous. Ils ont accès à des fruits et à des légumes frais, pas juste des aliments en conserve.»
Selon elle, ce projet a un impact dans la vie des personnes défavorisées qui y participent.
«As-tu déjà entendu l’expression “tu es ce que tu manges”? Si tu manges sainement, tu vas te sentir mieux. Si tu manges des fruits et des légumes, tu vas te sentir bien à l’intérieur.»
Le jardin communautaire leur donne également l’occasion de socialiser, notamment lors des activités culturelles et sociales présentées chaque mardi soir (à 18h, au jardin communautaire) durant l’été.
«Ça leur donne la chance d’avoir quelque chose en commun, de partager et de s’entraider. On ne peut pas demander mieux que le jardin communautaire», dit-elle.
Un autre bénévole et confondateur du jardin, Gilles LeBlanc, est comblé de voir que cette initiative qu’il a contribué à lancer il y a sept ans aide tant de gens et qu’elle récolte tant de succès.
«Je vais te dire une chose; mes attentes n’étaient même pas proches de ce qu’on voit ici. Moi, tout ce que je pensais, c’était peutêtre d’avoir 10 ou 15 jardiniers qui seraient venus pour planter pour eux-mêmes et pour le Vestiaire St-Joseph. Mais ça a connu une croissance exponentielle. Je suis le premier surpris! Je suis fier que la communauté embarque dans le projet à 100%.»
Ce pionnier, qui est toujours impliqué de près dans le jardin, est touché par l’engagement des bénévoles qui donnent de leur temps pour aider à renflouer les stocks de légumes frais du Vestiaire St-Joseph.
«Ça, ce que vous voyez en face là-bas, ces deux lopins-là sont à une madame qui a planté des carottes uniquement pour le Vestiaire. C’est une grande générosité de la part de la communauté», dit-il en pointant des pousses de légumes près de son lopin.