DES ROCHES QUI SÈMENT LA JOIE
Les roches cool de la Péninsule passionnent les familles et les internautes. Elles ont aussi des conséquences économiques. Dans les magasins, c’est la razzia sur les petits pots de peinture et sur les pinceaux.
Les rayons des Dollorama à Caraquet et à Tracadie sont vides.
«On ne sait pas quand on va être livré», nous renseigne une vendeuse.
Pas plus de chance de trouver ce genre d’articles dans les boutiques Hart ou Maxi Dollar à Lamèque ou encore Dollar Store à Shippagan.
«On a du mal à répondre à la demande, reconnaît Jasmine Mallet, la propriétairegérante de ce dernier magasin. Il nous manque certaines couleurs.»
La commerçante date l’apparition de cet engouement au début juillet. La tendance s’est amplifiée avec l’arrivée des touristes dans la région. Elle est désormais contrainte de passer une commande toutes les semaines auprès de son fournisseur ontarien.
«Habituellement, c’est une par mois. Le produit le plus difficile à obtenir est le vernis qu’on appose sur les roches pour retenir la peinture.»
Il y a quelques semaines, les responsables de ces commerces étaient submergés par la folie des une sorte de toupie en plastique qui faisait fureur auprès des jeunes.
«C’est dépassé maintenant, constate Jasmine Mallet. Les roches cool les ont remplacées.»
Une mode chasse l’autre!
PLUSIEURS VERTUS
À écouter celles et ceux qui peignent des roches, cette distraction a mille et une vertus.
Elle avoue s’y adonner jusqu’à parfois tard les soirs. Pour Pauline Robichaud, cela réveille son âme d’enfant.
«J’ai toujours été manuelle et je développe mon côté artiste, s’amuse cette enseignante. J’ai l’impression que ça comble le vide que mes deux filles ont créé quand elles sont parties s’installer au Québec. C’était il y a deux ans. Nous sommes très tricotées serrées.»
Jean-Bastien Ward, 9 ans, est tout excité depuis le début de l’été. Dès qu’il sort, il n’a qu’une obsession: trouver des roches.
«J’en ai une vingtaine. J’en voudrais des centaines.» Sa maman, Annie Thériault, est ravie. «Je préfère le voir comme ça plutôt que devant un écran. Ça le fait décrocher de la tablette.»
Dans un récent communiqué, le Mouvement acadien des communautés en santé du Nouveau-Brunswick a fait savoir qu’il considérait cette activité comme bénéfique. Et ce, à plusieurs points.
«Ça procure un sentiment d’appartenance et de culture, ça contribue à l’embellissement des lieux extérieurs et c’est un loisir familial stimulant.»
Les bienfaits de l’art-thérapie sont depuis longtemps prouvés.
«Ça me calme et ça me fait du bien parce que je sais que je vais embellir la journée de quelqu’un», affirme Maryse Ferron.