Acadie Nouvelle

Soigner nos relations

Il y a un livre que j’ouvre régulièrem­ent. Chaque fois, le signet capte mon attention. Une pensée est écrite: «Prends soin des liens que ton coeur a tissés.»

- scomo@nbnet.nb.ca

C’est immanquabl­e. Chaque fois que je vois ce signet, je pense à des personnes. Il y en a qui reviennent dans mon esprit. Parfois, de nouvelles s’ajoutent. Et je suis habité de sentiments contradict­oires: la gratitude d’avoir ces personnes dans ma vie et le regret de ne pas en faire davantage pour cultiver mes relations.

Une relation, c’est comme une personne. Vous avez déjà entendu des amis parler de leur amitié comme d’un nouveau-né. Ils disent que leur amitié a pris naissance à tel moment, dans un tel lieu. Leur amitié a grandi et a embelli leurs jours. Leur amitié a eu ses phases de rapprochem­ent et de distanciat­ions.

Des amoureux vont aussi présenter l’histoire de leur relation comme une personne. Ils vont dire que leur amour a connu des épreuves et est devenu plus fort. Il a été blessé. Leur amour est devenu beau, grand et solide.

Je trouve cela signifiant de parler de nos relations comme s’il s’agissait d’une personne de plus en amitié ou en amour. Ça veut donc dire qu’on doit prendre soin de nos relations comme on prend soin d’une personne. On doit les entourer de tendresse.

Et lorsqu’une relation est blessée, comme il arrive à une personne, ce n’est pas le temps de la laisser là. Au contraire: c’est alors qu’elle a besoin encore plus de notre présence. On doit prendre soin des nos relations humaines qui sont difficiles, et pourtant nécessaire­s.

Il arrive parfois de se demander s’il faut continuer à investir dans une relation qui ne nous procure plus les bienfaits escomptés. C’est toujours un choix difficile. Beaucoup d’enjeux sont à considérer. Une difficulté ou une épreuve peut être une invitation à davantage de croissance avant d’être une occasion de rompre les liens.

Certains liens valent mieux d’être rompus parfois. Lorsque la violence blesse l’autre. Lorsque la confiance ne peut plus être au rendez-vous. Lorsque le désir de vengeance est plus fort que celui du bien de l’autre. C’est toujours avec regret que je suis témoin de liens brisés qui portaient pourtant la promesse de faire fleurir des personnes. Avec regret, mais avec l’espérance que la déception n’aura pas le dernier mot.

En revenant d’un pique-nique à la plage, j’ai rencontré trois enfants que j’ai connus en catéchèse à Petit-Rocher. Ils avaient les yeux rond comme le soleil et aussi brillant que les étoiles. Ils cherchaien­t des roches. Vous savez ces, roches de l’amitié qui unissent des familles lorsqu’elles les peinturent et les membres de la communauté virtuelle lorsqu’ils les trouvent.

J’ai demandé aux enfants s’ils accepterai­ent de peinturer des messages sur des roches pour les fiancés que je vais marier cet été. Au bout d’une semaine, j’avais un sac sur mon bureau. Avec des roches colorées. Aussi belles les unes que les autres. Il y avait des dessins. Et de beaux messages: En amour pour toujours! Vive les mariés! Soyez heureux!

Sur une roche, deux alliances. Avec un message: «Unis pour la vie». J’ai trouvé cela si beau. Quand on s’unit à quelqu’un, en amour ou en amitié, c’est pour la vie! Pas seulement pour le reste de la vie. Mais pour semer la vie. Nos liens avec les autres peuvent être féconds et porter du fruit. Ils sont porteurs de vie.

L’été est propice pour prendre soin des liens tissés. Pour renforcer les liens. C’est aussi le temps de tisser de nouveaux liens. Au cours des prochaines semaines, je prendrai soin des liens que mon coeur a tissé… avec ma famille, mes amis, et avec Dieu. On se reparle en septembre.

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