La face cachée de Bouctouche
Il vaut la peine de se rendre sur la rue principale à Bouctouche pour constater comment un certain dépanneur respecte peu sa clientèle française. À l’intérieur du magasin, la langue anglaise a une telle prédominance donnant ainsi l’impression que le très beau village de Bouctouche est une communauté anglophone. Certaines personnes me rapportent le même phénomène ailleurs dans la province.
Autrefois, il me semble que la compagnie Irving, quand elle opérait cet établissement, avait le souci de respecter sa clientèle francophone et anglophone.
À quoi donc ont servi tous les efforts de Marguerite Michaud qui a consacré entièrement sa vie pour la cause éducative et française au NouveauBrunswick et qui d’ailleurs a accepté que son nom soit prêté à une école qui porte fièrement son nom dans son village natal?
À quoi également ont servi Louis J. Robichaud et le père Clément Cormier, les deux fondateurs de l’Université de Moncton – qui, elle, a formé et continue de former la jeunesse dans une province officiellement bilingue – si les entreprises commerciales boudent les réalités linguistiques et le fait français et acadien?
À quoi enfin servent le système scolaire francophone et sa dualité ministérielle tout comme l’ardeur enthousiaste et engagée du personnel enseignant et administratif s’il n’y a pas d’appui tangible et concret par l’ensemble de la population et surtout de la part des commerçants ?
S’il m’est permis, je lance donc un appel pressant et un défi de taille aux dirigeants des municipalités et des villes pour que s’ouvre un dialogue franc et courageux avec le monde des affaires afin de le sensibiliser à agir dans le sens des préoccupations soulevées. Sans cela, vaut-il la peine de dire à notre belle jeunesse que la fierté française est toujours une valeur à protéger? À cela, j’ajouterais un autre élément. Lisonsnous les journaux, les revues et les hebdos écrits dans notre langue?