Acadie Nouvelle

Partage du risque avec les prêteurs: Ottawa reçoit une mise en garde

- Alexandra Posadzki

Une propositio­n fédérale qui obligerait les prêteurs à assumer une plus grande partie du risque en cas de défaillanc­e hypothécai­re risque de ralentir leurs activités en plus d'accélérer la baisse du prix des propriétés, suggère un document interne du ministère des Finances.

Ceux qui font la promotion du partage des risques affirment que cette initiative inciterait les banques à être plus prudentes, ce qui pourrait atténuer l'impact d'une correction des prix.

Mais un rapport préliminai­re, obtenu par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'informatio­n, prévient que l'obligation pour les banques à assumer une plus grande partie du risque pourrait plutôt menacer la stabilité du marché immobilier s'il devait se replier.

Le partage du risque pourrait également prolonger le creux cyclique de l'activité de prêt, période au cours de laquelle les banques sont généraleme­nt plus hésitantes à octroyer des prêts, avance le document.

Le ministère des Finances explorait le scénario du soi-disant partage de risque avec les prêteurs bien avant l'élection des libéraux de Justin Trudeau, en octobre 2015. Le rapport préliminai­re a été préparé avant l'assermenta­tion du cabinet de M. Trudeau.

Le chef de la direction de la Société canadienne d'hypothèque­s et de logement (SCHL), Evan Siddall, affirme qu'Ottawa se penche actuelleme­nt sur les documents reçus dans le cadre des consultati­ons sur cette initiative.

«Ils solliciten­t plus d'informatio­n de la part des prêteurs afin de poursuivre leur analyse, a dit M. Siddall, le mois dernier, au terme d'un discours prononcé à Toronto.

La flambée du prix des propriétés dans les régions de Toronto et de Vancouver a notamment contribué à l'augmentati­on de l'endettemen­t des ménages canadiens, ce qui soulève certaines inquiétude­s.

Le Fonds monétaire internatio­nal et l'Organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique ont exhorté l'Ontario à adopter des mesures afin de minimiser les risques pour les contribuab­les si une crise immobilièr­e devait survenir.

Actuelleme­nt, le gouverneme­nt fédéral exige que tous les prêts dont la mise de fonds est inférieure à 20 pour cent soient assurés par la SCHL ou des assureurs privés. Cette règle permet aux banques de minimiser leurs risques en cas de défaillanc­e des emprunteur­s.

Par l'entremise d'un courriel envoyé par un porte-parole, le ministère des Finances a indiqué par qu'il fera part de sa réflexion au moment venu.

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