Acadie Nouvelle

«Si quelqu’un sort du magasin et n’a pas de sourire dans la face, c’est plus grave»

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L’un des côtés plutôt intéressan­ts des estimation­s des analystes de ICv2 et de Comichron, qui ne doit pas être ignoré par les boutiques spécialisé­es, est que de plus en plus de bandes dessinées sont vendues ailleurs. Les ventes dans les magasins de BD sont demeurées stables en 2016, tandis qu’elles ont connu une croissance de 16% dans les librairies généralist­es. Le contraste était semblable en 2015. Les boutiques telles que Comic Hunter et Heroes’ Beacon ont donc de la compétitio­n. Elles doivent composer avec les mastodonte­s que sont Chapters et Amazon, qui ne leur font pas de cadeaux. Comment peuvent-elles résister et rester pertinente­s? Rémi Vienneau LeClair répond sans hésiter. «C’est le service à la clientèle», dit-il. Lorsqu’il forme et encadre ses employés, il met l’accent là-dessus. «Tu prends une pause de 35 minutes? Whatever. Tu arrives deux minutes en retard parce que tu étais en ligne chez Tims? Ce n’est pas la fin du monde. Mais si quelqu’un sort du magasin et n’a pas de sourire dans la face, c’est plus grave.» L’employé de magasin de BD stéréotypé, celui qui n’aime pas particuliè­rement se faire déranger et qui fait preuve de condescend­ance envers ses clients, n’a tout simplement plus sa place dans l’industrie, dit-il. «Tous les magasins indépendan­ts vont vivre la même chose; s’ils n’offrent pas du bon service, ils ne vont pas rester ouverts. Le trou de cul du magasin de bandes dessinées d’antan, ça ne fonctionne plus. Tu ne peux pas faire ça, sinon tu vas faire faillite.» Steve Henderson explique pour sa part qu’il s’assure d’éviter de tourner en rond. Il ne cesse d’offrir de nouveaux produits et services pour éviter que ses clients lui tournent le dos. «On s’assure que tout soit frais et bien présenté. On organise des événements au magasin, comme un club de lecture et des soirées de jeux. Ça attire les gens. Et lorsqu’ils voient nos produits, même s’ils peuvent être un peu plus chers qu’en ligne, ils sont prêts à appuyer un commerçant local.» - PRN

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