RICHIBUCTO: UNE USINE NAUSÉABONDE
Des résidants de Richibucto se plaignent d’odeurs nauséabondes provenant d’une nouvelle usine de transformation de déchets de fruits de mer.
L’entreprise Omera Shells, située à moins de 200 mètres de l’école Soleil-Levant et près d’une demi-douzaine de maisons en bordure de mer, a ouvert ses portes l’an dernier, après avoir reçu une subvention de Fredericton allant jusqu’à 2,9 millions $.
Au moment de l’annonce, les dirigeants de l’entreprise ont affirmé qu’en traitant les crustacés comme le homard, le crabe et la crevette, ils créeraient jusqu’à 74 emplois. L’usine extrait le chitosane des restes de ces fruits de mer, produit convoité en Asie pour ses propriétés biomédicales, agricoles et industrielles.
Moins d’un an s’est écoulé depuis l’investissement et la patience des habitants du secteur a atteint ses limites.
Chaque matin, Yvon Bélanger est forcé de rester à l’intérieur de sa maison en raison de la fumée émanant de l’usine. Il craint pour sa santé et la valeur de sa propriété.
«C’est épouvantable! Chaque matin, vers 9h, une boucane sort des cheminées et il faut qu’on rentre à la maison. On ne peut plus sortir dehors et ma femme tousse constamment.»
«Mon voisin a essayé de vendre sa maison, mais il n’a pas été capable. L’acheteur a dit que ça sent trop. Ça pue.»
Avant son ouverture, Omera Shells a fait l’objet d’une étude d’impact environnemental. Le projet a été approuvé par l’équipe du ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux. Une copie du certificat de décision est disponible sur internet.
Le ministère a reçu des plaintes des résidants et un inspecteur s’est rendu sur les lieux afin d’attester de l’intensité des odeurs. Un porte-parole du gouvernement provincial a confirmé à l’Acadie Nouvelle qu’une réunion avec le propriétaire aura lieu sous peu afin de s’attaquer au problème.
En parlant avec des employés de l’usine, M. Bélanger a appris que deux des trois appareils de filtrage seraient brisés.
«Quand ça sort, c’est tellement toxique. C’est incroyable et il n’y a rien qui le filtre.»
Le maire de Richibucto, Roger Doiron, affirme que la Municipalité suit le dossier. Elle a été contactée à diverses occasions par rapport aux odeurs.
«Lorsqu’on a fait les analyses avec le groupe en question, il devait installer un système qui allait faire en sorte qu’il n’y aurait pas de problème d’odeur. Ils ont eu des problèmes avec l’équipement, quoique je ne sais pas si c’est toujours le cas.»
«C’est une question que l’on suit avec intérêt. Ça faisait partie des critères, en plus de la proximité de l’école et différentes choses qui sont autour de là.»
Roger Doiron affirme qu’il ne croit pas que les fumées dégagées de l’usine soient toxiques.
L’Acadie Nouvelle a tenté d’obtenir des réactions du président d’Omera Shells, Omer Gaudet, mais nous n’avons pas obtenu de réponse avant notre heure de tombée.