Acadie Nouvelle

MONCTON DEMANDE L’INTERDICTI­ON

«Les permis d’épandage forestier ne devraient pas être accordés à l’intérieur des limites du bassin protégé» – Dawn Arnold

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

La Municipali­té appelle la province à empêcher J.D. Irving d’arroser au glyphosate les terres dont elle dépend pour s’approvisio­nner en eau potable.

Dans son édition du 23 août, l’Acadie Nouvelle rapportait que l’entreprise J.D. Irving pulvériser­a cet été de l’herbicide dans le bassin hydrograph­ique Turtle Creek. Celui-ci fournit l’eau potable aux 144 810 habitants du Grand Moncton.

Mercredi matin, la mairesse de Moncton Dawn Arnold a partagé sur sa page Facebook une lettre adressée au ministre de l’Environnem­ent et des Gouverneme­nts locaux. Dans ce document daté du 2 août, elle interpelle Serge Rousselle au sujet du glyphosate.

«À la lumière de la controvers­e entourant l’usage d’herbicides comme le glyphosate, la Ville de Moncton souhaite exprimer ses inquiétude­s concernant leur utilisatio­n à l’intérieur des frontières du bassin protégé de Turtle Creek», écrit-elle.

Ce bassin est protégé par la réglementa­tion provincial­e. Dans cette région, il est donc interdit d’utiliser des herbicides à moins de 75 mètres des cours d’eau et à moins de 3,2 km du réservoir principal.

Cependant, le ministère de l’Environnem­ent et des Gouverneme­nts locaux a accordé des permis d’épandage à J.D. Irving pour environ 300 acres de forêt situées à l’intérieur du bassin hydrograph­ique.

Dawn Arnold demande que l’utilisatio­n d’herbicides soit entièremen­t bannie de cette zone.

«En tant que mairesse, je pense que l’épandage aérien d’herbicide devrait être considéré comme une activité restreinte en vertu du Programme de protection du bassin hydrograph­ique et ne devrait donc pas être autorisé. Les permis d’épandage forestier ne devraient pas être accordés pour des propriétés situées à l’intérieur des limites du bassin protégé.»

Elle souligne que la protection de cette source d’eau est essentiell­e aux yeux de la Municipali­té et de ses citoyens.

«Nous ne doutons pas que vous comprenez l’importance d’un approvisio­nnement en eau sécuritair­e et viable. Protéger la santé et la sécurité de notre communauté et de notre environnem­ent est de la plus haute importance pour nous», termine la mairesse.

LA PROVINCE CHOISIT LE STATU QUO

L’Acadie Nouvelle a contacté le ministère pour demander si des suites seront données à cette requête. D’après les réponses obtenues, la mise en place d’une zone d’exclusion n’est pas à l’ordre du jour.

«Nous comprenons les craintes en ce qui a trait à la sécurité de ce produit, mais le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick continue de se fier aux évaluation­s et aux décisions des experts de Santé Canada afin de prendre des décisions qui sont basées sur la science et sur des faits», affirme Marc André Chiasson, un des porte-paroles.

En avril dernier, Santé Canada a déterminé que les produits contenant du glyphosate ne présentent pas de risque inacceptab­le pour la santé humaine ou l’environnem­ent lorsqu’ils sont utilisés conforméme­nt au mode d’emploi qui figure sur l’étiquette.

«Le ministère de la Santé du NouveauBru­nswick a complété l’an dernier un rapport indiquant que l’applicatio­n de glyphosate, aux niveaux recommandé­s, ne présente aucun risque accru discernabl­e pour la santé humaine», ajoute Marc André Chiasson.

Il rappelle que tous les produits antiparasi­taires utilisés au Nouveau-Brunswick doivent être homologués par l’Agence de réglementa­tion de la lutte antiparasi­taire de Santé Canada

Le gouverneme­nt provincial exige également des compagnies forestière­s que leurs employés soient formés à l’applicatio­n de pesticides à usage non domestique. Le permis impose «des limites en ce qui a trait aux éléments écosensibl­es qui se trouvent à proximité, des restrictio­ns sur l’applicatio­n lors de conditions venteuses et l’obligation d’aviser le public».

La Ville de Moncton échantillo­nne le bassin hydrograph­ique suite à l’épandage d’herbicide pour détecter d’éventuels résidus de glyphosate. De nouvelles analyses seront réalisées dans les prochaines semaines.

«À ce jour, la Ville n’a offert aucune donnée au ministère indiquant la présence de pesticide dans les échantillo­ns», assure le porte-parole.

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 ??  ?? En vert foncé, les zones d’épandage d’herbicides sur les terres gérées par J.D. Irving. Le bassin hydrologiq­ue s’étend de Turtle Creek, au nord, jusqu’à la montagne Caledonia au sud. - Carte Service NB
En vert foncé, les zones d’épandage d’herbicides sur les terres gérées par J.D. Irving. Le bassin hydrologiq­ue s’étend de Turtle Creek, au nord, jusqu’à la montagne Caledonia au sud. - Carte Service NB
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Une des affiches annonçant la présence d’une zone d’épandage de pesticide. - Archives
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C’est Pierre Beaucage de Moncton qui a sonné l’alarme. - Archives
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La mairesse de Moncton, Dawn Arnold. - Archives
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