Listuguj se prépare à fournir des horticulteurs à Zenabis
La Première Nation autochtone de Listuguj, en Gaspésie, souhaite voir quelques-uns de ses citoyens être employés par le producteur de marijuana Zenabis une fois que celui-ci sera prêt à entreprendre sa production.
Partenaire financier du projet Zenabis à hauteur de 3 millions $, Listuguj n’a pas attendu que l’entreprise obtienne son permis de production pour commencer à former des citoyens dans cette branche.
Au cours des derniers mois, une formation en ligne portant sur la marijuana médicinale en partenariat avec la Kwantlen Polytechnic University a été proposée aux gens de la communauté, question d’augmenter leurs chances d’obtenir un poste à l’usine d’Atholville.
D’une durée de huit semaines, ce cours théorique portait directement sur la marijuana médicinale, plus spécifiquement sur sa production en usine, son marketing, les règlements qui entourent cette industrie, etc.
«Ce cours est destiné à comprendre comment fonctionne l’industrie et également comment fonctionne un établissement de production de marijuana», précise Mélissa Drapeau, agente de liaison au département de l’éducation, de la formation et de l’emploi de la Première Nation de Listuguj.
Une douzaine d’étudiants ont ainsi obtenu leur diplôme lors de la première cohorte et le cours devrait être proposé de nouveau.
À compter de septembre, une autre formation - celle-là d’un an - viendra s’ajouter à la programmation en horticulture, un domaine qui risque d’être en forte demande chez Zenabis.
Est-ce qu’il s’agit d’un cours délibérément offert dans le contexte de la venue et des besoins de l’industrie? Oui et non répond Mme Drapeau.
«On veut que ce que nous offrons comporte plusieurs débouchés une fois le diplôme en poche et non que ça repose uniquement sur les épaules d’une seule entreprise», indique-t-elle, admettant toutefois que le cours d’horticulture augmentera considérablement les chances de décrocher un emploi chez Zenabis où ce type de connaissances sera en demande.
«Pour la formation sur la marijuana médicinale, c’est clair que l’intention était de former des gens pouvant éventuellement travailler chez Zenabis. Dans le cas du cours d’horticulture, c’est plus large, car c’est un cours vocationnel qui ne se limite pas à la production de cannabis. En fait, on ne touche pas à la culture précise de cette plante, ce qui ne veut pas dire toutefois que cette option ne sera pas ajoutée éventuellement au curriculum. Pour l’instant, c’est un cours d’horticulture générale et la personne qui ressortira avec ce diplôme en poche aura assimilé des connaissances de base pour différentes utilisations. Et c’est certain que cela sera utile pour ceux qui voudraient travailler chez Zenabis», admet Mme Drapeau.
Preuve de l’intérêt porté par les citoyens de Listuguj envers cette nouvelle industrie, une trentaine de personnes se sont inscrites à ce cours qui sera néanmoins contingenté à 22 sièges.
«Il y a déjà un bel enthousiasme envers ce programme et je suis certaine que cet intérêt va augmenter une fois que les gens vont voir que la formation mène à des emplois concrets», ajoute Mme Drapeau.
LE NOUVEAU-BRUNSWICK À LA TRAÎNE?
Au Nouveau-Brunswick, le gouvernement a annoncé à l’automne 2016 qu’il allait implanter, par l’entremise de son réseau de Collèges communautaires, une formation spécialisée dans la culture de la marijuana.
Toutefois, alors que la compagnie (Zenabis) s’approche sérieusement de ses premières embauches, le programme n’a toujours pas été implanté et ne figure pas dans l’offre de cours pour la session automnale.
La province est-elle en train de se faire damer le pion par sa voisine? Au CCNB, on affirme qu’un programme est toujours en gestation et que sa livraison ne saurait toutefois tarder.
«Le développement de la formation sur la marijuana se poursuit toujours et celle-ci sera offerte plus tard à l’automne 2017», confirme le directeur général de la Formation continue au CCNB, Michel Doucet.
Selon lui, la lenteur de la mise en place du programme s’explique par le fait qu’il doit répondre aux exigences de plusieurs intervenants gouvernementaux et du secteur privé. Sans oublier que la formation doit également répondre aux besoins des futurs travailleurs et de l’industrie.