Le commerce à l’agenda des premier ministres et des gouverneurs à Charlottetown
Les premiers ministres de l’Est du Canada et les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre s’apprêtent à discuter commerce à Charlottetown avec les plus récents commentaires incendiaires du président américain sur l’ALÉNA en toile de fond.
Les élus canadiens et américains ont rendez-vous dans la capitale de l'Île-du-Prince-Édouard, dimanche et lundi. Le commerce entre les deux pays sera au sommet des discussions, selon le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant.
«C'est le moment le plus propice pour parler de commerce. Les gouverneurs des États américains réalisent l'importance du commerce avec les Canadiens», assure M. Gallant.
Les échanges entre le Canada et les États-Unis sont déjà sur toutes les lèvres en raison du conflit sur le bois d'oeuvre et du début des négociations sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).
La majorité de cette attention s'explique par les déclarations du président des États-Unis, Donald Trump, qui a promis en campagne électorale de renégocier l'ALÉNA selon ses propres conditions.
La première ronde de négociations entre les États-Unis, le Canada et le Mexique à peine terminé, mardi, le président américain a déclaré qu'il finirait «probablement» malgré tout par résilier l'accord «à un certain moment» en dépit des négociations.
La récente menace de M. Trump est «inquiétante» et doit être «prise au sérieux», selon le premier ministre Gallant, mais pas au point de perdre de vue le contexte de ses déclarations.
«C'était lors d'un rassemblement politique. Je pense que nous avons tous vu le président des États-Unis dire des choses un peu plus agressive ou peu peu différente lors de situation comme celle-là.»
Le Nouveau-Brunswick mise sur les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre dont les États qui entretiennent des liens commerciaux étroits avec les provinces de l'Est du pays pour plaider la cause du libre-échange avec le Canada.
«Il faut toujours leur rappeler que le commerce avec le Canada contribue à environ 9 millions d'emplois aux États-Unis. De plus, le Canada est la destination la plus importante pour les exportations de 30 États», souligne Brian Gallant.
Le premier ministre souhaite également discuter du conflit sur le bois d'oeuvre avec ses homologues lors de la conférence.
«Nous avons des alliés (en Nouvelle-Angleterre) et il faut leur parler pour voir ce qu'on peut faire ensemble.»
Les Canadiens avaient espoir d'en arriver à un accord avec les États-Unis avant le début des négociations de l'ALÉNA, ce qui ne s'est finalement pas produit.
«C'est malheureux que ça n'ait pas été fait. Par contre, ce sont toujours les mêmes joueurs à la table pour négocier le bois d'oeuvre et ça, c'est positif parce qu'il y a eu du chemin de parcouru et une relation de confiance qui s'est développée.»
Le gouvernement américain a décidé ce printemps d'imposer d'importants tarifs douaniers aux importations canadiennes de bois d'oeuvre pour punir le Canada qu'il accuse de subventionner son industrie forestière.
La Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'Est du Canada comprend le Québec et les quatre Provinces de l'Atlantique ainsi que six États américains, dont le Maine et le Massachusetts.