POKESUDIE: L’ACCUSÉ SOUS ÉVALUATION
Un homme de Pokesudie accusé de meurtre non prémédité subira une évaluation psychiatrique de 30 jours, a tranché la cour de Caraquet mardi après-midi.
Tom Lebouthillier, 34 ans, est accusé d’avoir tué Steven Gauvin, 27 ans, dans un champ de bleuets à Pokesudie. La GRC avait reçu un appel vers 12h30 samedi concernant une dispute. Les agents avaient découvert un corps en arrivant sur place.
L’accusé a comparu en Cour provinciale mardi vers 14h30. Debout et encadré de deux agents dans le box des accusés, Tom Lebouthillier n’a jamais détourné la tête de la juge Johanne Marguerite Landry et son visage est resté inexpressif.
Son seul mouvement et ses seules paroles ont été un hochement de tête et un «oui», lorsque la juge lui a demandé s’il était d’accord avec la demande de la défense de subir une évaluation psychiatrique.
M. Lebouthillier sera évalué pendant 30 jours pour déterminer s’il est apte à subir un procès et s’il peut être jugé criminellement responsable de ses actes.
«Des caractéristiques de la discussion que j’ai eue avec mon client, sans entrer dans les détails, me permettent de croire que cette évaluation est nécessaire. C’est moi-même qui l’ai proposé à M. Lebouthillier», a affirmé devant la cour son avocate, maître SaintPierre.
Le procureur de la Couronne Michel Allain ne s’est pas opposé à la demande.
Tom Lebouthillier comparaîtra de nouveau le 3 octobre, à 11h.
«ÇA FAISAIT PLUSIEURS ANNÉES QU’ILS ÉTAIENT AMIS»
Des proches de l’accusé et de la victime ont assisté à la comparution.
Mario Gauvin, le père de Steven Gauvin, était arrivé en avance dans le stationnement du palais de justice de Caraquet. Il voulait voir l’accusé en face.
«Tom, c’est le père de Steven. J’espère que tu vas finir en prison!», a-t-il lancé à travers les grillages à Tom Lebouthillier, lorsque celui-ci est descendu de la fourgonnette de la GRC.
«On prend tous ça dur. C’est une terrible épreuve», a lancé Mario Gauvin aux journalistes sur place.
Le meurtre l’a surpris, parce que Steven Gauvin et Tom Lebouthillier étaient de bons amis, dit-il. Pas plus tard que la semaine dernière, les deux travaillaient ensemble pour ramasser des bleuets dans le champ.
«Les deux s’entendaient bien, ça faisait plusieurs années qu’ils étaient amis. Et moi je disais souvent à mon garçon que ce n’était pas un gars avec qui se tenir, parce qu’il était à moitié fou», a affirmé Mario Gauvin.
Il a ajouté qu’«il aurait fallu le faire soigner depuis longtemps».
La dépouille sera exposée vendredi, suivie des funérailles.
«Ils essayent de l’arranger du mieux qu’ils peuvent. S’ils ne peuvent pas l’arranger, le cercueil va être fermé. Ça va être triste pour nous autres», a laissé tomber Mario Gauvin.