IRMA: FACTURE SALÉE POUR LES VOYAGISTES
L’ouragan Irma coûte cher à l’industrie touristique. Et les conséquences pourraient se faire sentir pendant des mois pour les agents de voyage de la province.
Les médias ont fait grand cas des voyageurs canadiens qui se trouvaient dans les Caraïbes et en Floride dans les jours qui ont précédé le passage d’Irma. La majorité d’entre eux ont dû écourter leurs vacances afin d’être rapatriés d’urgence.
Si les Canadiens ont été évacués, les dégâts restent importants dans les pays touchés, notamment aux infrastructures touristiques et de voyage. Rien pour rassurer les voyageurs d’ici qui comptaient se rendre sur les plages de Cuba ou de la Floride dans les prochains mois afin de profiter d’un peu de repos.
Depuis le passage d’Irma, le personnel des agences de voyages tente désespérément de convaincre leurs clients qui devaient se rendre en Floride ou dans les Caraïbes de changer de destination, plutôt que de rembourser le coût des billets en entier.
Les agents qui en seront incapables devront absorber les pertes.
Valery Colpits n’a jamais vu pareille catastrophe en 21 ans de carrière. La gérante de l’agence de voyages The Travel Store, de Dieppe, parle d’une crise majeure pour l’industrie, non seulement pour la province, mais à l’échelle mondiale.
L’ouragan de catégorie 5 a ravagé les destinations vacances de prédilections des clients. Miami, les Keys et Cuba: la trajectoire de destruction est massive. Dans plusieurs cas, il faudra plusieurs mois - voire des années -, avant de reconstruire pour accueillir les touristes.
Ceux qui ont planifié un voyage pendant les vacances de mars ont eu droit à un remboursement, même sans assurance voyage. La situation est extraordinaire, car il faut habituellement se munir d’une assurance voyage avec option de protection contre les tornades ou les ouragans pour annuler un voyage et obtenir un remboursement complet.
Les agents de voyage n’ont pas droit à cette option.
«Nous n’avons pas d’assurance ou de protection contre cela. Si les clients sont remboursés, pour nous c’est une perte directe. Mais nous sommes des experts et notre mission c’est de nous assurer que nos clients soient heureux avec leurs destinations vacances.» CHANGER DE DESTINATION
Les agents de voyages tentent tant bien que mal de faire du switch-sell, selon le terme de l’industrie, soit de convaincre les clients de passer leurs vacances dans une autre destination.
Malgré la popularité de certaines destinations, comme la côte ouest des États-Unis, l’Europe ou l’Afrique, les ravages récents subis par les destinations vacances du sud-est des États-Unis vont se traduire par un solide coup dans le chiffre d’affaires des agences de voyages.
«Elles sont très populaires et on attend encore les évaluations des dégâts. On n’a aucune idée quand tout pourrait revenir à la normale. L’aéroport de Miami est lourdement endommagé et celui de Fort Lauderdale aussi. C’est de là que nos croisières partent.»