Acadie Nouvelle

DANSEURS EXOTIQUES: LES ÉLUS DE CAMPBELLTO­N EN RÉFLEXION P. 9

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

Une troupe de danseurs du célèbre 281 de Montréal pourraient bientôt faire escale dans un bar de Campbellto­n… si toutefois le conseil municipal le permet.

Afin de répondre aux demandes de sa clientèle féminine, les propriétai­res d’un bar de Campbellto­n aimeraient présenter un spectacle mettant en vedette des danseurs exotiques profession­nels. Le hic, c’est que ce type de spectacle entre en conflit avec un arrêté municipal de la Ville.

Samantha et Christiann­e Dufour sont les nouvelles propriétai­res du bar Old Brass Rail de Campbellto­n, ancienneme­nt le Real Bar et le Brass Rail. Désireuses de faire croître leur clientèle, elles veulent présenter un spectacle mettant en scène quelques danseurs du club 281 de Montréal en tournée dans l’est.

«Ce serait un spectacle exotique sur scène seulement, sans nudité intégrale ni danse contact ou privée. Les danseurs sont des profession­nels, ils connaissen­t les limites de ce qu’ils peuvent et ne peuvent faire ici», a dit aux membres du conseil Samantha Dufour.

Selon celle-ci, ce type de spectacles est très populaire et attire la clientèle locale vers l’extérieur. «Beaucoup de femmes d’ici et des alentours nous ont laissés savoir qu’elles seraient intéressée­s à participer à une telle soirée ici, une soirée strictemen­t pour les filles. À l’heure actuelle, si elles veulent le faire, elles doivent aller à l’extérieur de la région comme à Rimouski, à Moncton, à Québec ou à Montréal», a poursuivi l’entreprene­ure.

Les nouvelles propriétai­res ont ainsi demandé au conseil municipal la permission de tenir cette soirée spéciale. Un arrêté vieux d’une trentaine d’années ne permettrai­t pas ce type de spectacles publics impliquant des danseurs/danseuses exotiques.

Au Nouveau-Brunswick, la présentati­on de spectacles du genre – qui implique une certaine nudité (non intégrale toutefois) - est permise, mais demeure assujettie à une réglementa­tion stricte comprise avec l’achat d’une licence de divertisse­ment exotique. Celle-ci réglemente aussi bien le lieu (l’endroit doit comporter des loges, la scène doit être dûment délimitée, les clients se trouver à au moins deux mètres de celle-ci, etc.) que la prestation elle-même (les parties génitales doivent être cachées, les contacts physiques sont interdits, les exécutants doivent être complèteme­nt habillés à leur retour dans l’établissem­ent, etc.).

Certaines localités ont leur propre arrêté municipal en la matière, question de gérer la proliférat­ion de ce type de divertisse­ments.

La soirée proposée par le Old Brass Rail doit avoir lieu le 4 novembre, la seule disponibil­ité actuelle au calendrier de la tournée de la troupe du 281. La nature du projet proposé n’a pas semblé déplaire ou choquer les membres du conseil. Cela dit, on se questionne sur sa faisabilit­é et sur le délai.

Le conseil a décidé d’effectuer quelques recherches supplément­aires avant de prendre une décision.

«On doit effectuer quelques vérificati­ons, car on fait référence à un vieux règlement et nous ne sommes pas certains ce qu’il permet et ne permet pas», avoue la mairesse, Stéphanie Anglehart-Paulin.

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