Les libéraux toujours en tête des intentions de vote
Le Parti libéral et son chef, Brian Gallant, demeurent en tête des sondages. À un an des élections, ils gardent une bonne longueur d’avance sur leurs rivaux, selon des données publiées mardi par Corporate Research Associates (CRA). Pascal Raiche-Nogue
Le dernier coup de sonde trimestriel de cette firme néo-écossaise, mené du 8 août au 6 septembre auprès de 808 adultes, laisse entendre que 47% des électeurs décidés appuient le Parti libéral. C’est un point de pourcentage de plus que trois mois plus tôt.
Le Parti progressiste-conservateur traîne toujours de la patte, avec 32% (-1%), tout comme le Nouveau Parti démocratique à 12% (+1%), le Parti vert à 7% (+1%) et l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick à 2% (-1%).
Aucune de ces fluctuations ne dépasse la marge d’erreur pour les 483 répondants décidés (4,5%, 19 fois sur 20). On peut aussi noter que le pourcentage d’indécis est passé de 36% à 30% de mai à août.
Selon CRA, Brian Gallant peut aussi se targuer d’être (et de loin) le chef le plus populaire. En août, 36% des répondants ont dit le préférer comme premier ministre, en hausse de 5 points de pourcentage.
Le chef progressiste-conservateur, Blaine Higgs, peine toujours à gagner des points à ce chapitre. Sa cote de popularité n’est que de 20% (-3%).
Le vert David Coon (7%, inchangé), la néo-démocrate Jennifer McKenzie (7%, soit deux points de plus que trois mois plus tôt, alors que Rosaire L’Italien assurait l’intérim) et Kris Austin (2%, -3%) ferment la marche.
La marge d’erreur pour les données portant sur les chefs, provenant d’un échantillon de 404 répondants, est de 4,9%, 19 fois sur 20.
Quant au taux de satisfaction, il est demeuré très stable.
La proportion des répondants qui se sont dit entièrement ou plutôt satisfaits a diminué d’un seul point de pourcentage pour atteindre 42%. Le pourcentage de répondants disant être plutôt insatisfaits ou pas du tout satisfaits a légèrement diminué, de 41% à 39%.
Le PDG de Corporate Research Associates, Don Mills, trouve la stabilité des données au cours des deux derniers sondages plutôt intéressante.
Il dit y voir un signe que le scandale des évaluations foncières truquées, qui a ébranlé le Nouveau-Brunswick le printemps dernier, n’a pas fait aussi mal aux libéraux que certains le prédisaient.
«Parfois, une question retient l’attention du public, parfois pas. Il semble, si l’on se fie aux résultats que l’on a publiés aujourd’hui, que la question des évaluations foncières ne s’est vraiment pas enracinée profondément dans le public.»
Les appuis des libéraux ont légèrement chuté en mai, alors que ce dossier était loin d’être clos. La baisse était cependant à peu près égale à la marge d’erreur, ce qui ne permet pas de conclure grand-chose.
À un an des élections, les jeux sont-ils faits? Les progressistes-conservateurs, qui tirent toujours de l’arrière, ont-ils une chance de remonter la pente et espérer ravir le pouvoir aux libéraux?
Don Mills rappelle qu’un an, c’est une éternité en politique provinciale et que l’écart qui sépare ces deux formations politiques n’est que de 15%. Il suffirait que les troupes de Blaine Higgs ravissent 7,5 points de pourcentage au parti au pouvoir pour être au coude à coude avec lui.
«Ce n’est pas si grand que cela (comme écart). En d’autres mots, il reste encore du temps, les choses pourraient changer», dit-il.
Il note que Brian Gallant a montré une partie de sa stratégie électorale, lors de son dernier remaniement ministériel, en se nommant lui-même ministre responsable de Saint-Jean et en accordant des promotions à des députés qui avaient été élus de justesse en 2014. Selon lui, les progressistes-conservateurs auraient eux aussi intérêt à cibler des régions où ils ne sont pas très forts. Dans leur cas, il s’agit des circonscriptions à majorité francophone.
«Ça veut dire passer plus de temps avec les francophones du Nouveau-Brunswick. Ils sont assez faibles avec les francophones et ils doivent trouver le moyen de percer, surtout dans le nord de la province.»