Acadie Nouvelle

Le Programme de contestati­on judiciaire renaît de ses cendres

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Un défunt programme fédéral qui a aidé les Acadiens à défendre leurs droits devant les tribunaux durant des décennies est en train de renaître à Ottawa.

Depuis les années 1970, le financemen­t du Programme de contestati­on judiciaire (PCJ) a permis entre autres aux minorités du Canada de faire valoir leurs droits inscrits dans la Charte canadienne des droits et libertés.

Aboli en 2006 par le gouverneme­nt conservate­ur du premier ministre Stephen Harper, le PJC est en train d’être remis sur pied par les libéraux de Justin Trudeau.

La semaine dernière, la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a annoncé la création du Centre canadien du programme de contestati­on judiciaire de l’Université d’Ottawa.

Indépendan­t à la fois du gouverneme­nt fédéral et de l’administra­tion de l’Université d’Ottawa, le centre gérera le côté administra­tif du programme.

La ministre Joly a également dévoilé le nom des cinq membres du Comité de sélection qui devra recommande­r des candidats pour les deux comités d’experts qui seront chargés de choisir les dossiers qui seront financés par le PJC.

Un Acadien, Gino LeBlanc, de l’Université Simon Fraser de la Colombie-Britanniqu­e et ancienneme­nt de l’Université de Moncton, fait notamment partie du comité de sélection.

Le porte-parole du Centre, le professeur Richard Clément de l’Institut des langues officielle­s et du bilinguism­e de l’Université d’Ottawa, espère que le PJC sera prêt à recevoir les premières demandes de financemen­t le 1er avril 2018.

Depuis ses débuts, le PJC a été «l’étincelle qui a permis de porter à l’attention des tribunaux toutes sortes de problèmes majeurs d’importance nationale pour presque toute la société», avance l’avocat franco-ontarien Mark Power.

Peu de temps après l’abolition du programme, Me Power a fait partie d’une action en justice avec deux avocats acadiens, Christian Michaud et Michel Doucet, afin de forcer le gouverneme­nt Harper à réinstaure­r le volet «langues officielle­s» du PJC qui a pris le nom de Programme d’appui aux droits linguistiq­ues.

Le volet «égalité» du programme qui s’adressait notamment aux minorités sexuelles, raciales et religieuse­s n’a cependant pas eu cette chance.

«L’impact a été désastreux, raconte Me Power. Il n’y a aucun doute que c’était une période creuse. Ça a ralenti la clarificat­ion par les tribunaux des droits des minorités.»

Les deux volets du programme sont sur le point de renaître grâce à l’annonce du fédéral. Le volet linguistiq­ue sera même étendu aux Ottawa a l’intention d’investir 5 millions $ par années dans le PJC, dont 1,5 million $

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