C’est au gouvernement de gérer les services essentiels
Hector J. Cormier Moncton
Le professeur Donald Savoie dit que des remaniements ministériels ne remportent pas les élections. D’accord. Ce sont plutôt les thèmes chers aux électeurs qui deviennent l’enjeu lorsque nous sommes appelés aux urnes. Le démantèlement du système de santé pourrait très bien en être une. Je veux parler ici de la décision de l’ancien ministre de la Santé Victor Boudreau de transférer le programme extra-mural vers le secteur privé sans qu’il y ait eu l’ombre d’un débat. La santé, chère aux citoyens, est un système qu’on ne doit pas amputer ou modifier indûment. Nombreux sont ceux qui croient que le programme extra-mural fonctionne bien. S’il se trouve des pépins, qu’on s’y attarde. Mais cela ne suppose pas un chambardement tel que la privatisation du service. Comprenne qui pourra! Le système fonctionne bien et, malgré tout, on l’offre sur un plateau d’argent au secteur privé alors qu’il en coûtera plus cher à opérer. C’est le ministre Boudreau qui le dit. De plus, il donnera à Médavie, organisme chargé d’administrer le programme, la somme de 4,4 millions $ annuellement comme incitatif quand on aura atteint certains objectifs, par exemple le désengorgement des salles d’urgence. Pour une petite province endettée et qui n’essuie pas son déficit, y a-t-il tant d’argent pour qu’on puisse la jeter par les fenêtres! C’est outrageant! Le privé est là pour faire des profits, et souvent, au détriment de la qualité des services. Les citoyens veulent de leur gouvernement qu’il offre et gère les services essentiels, dont la santé. Autrement, pourquoi aurions-nous besoin d’un gouvernement et d’une fonction publique? Faisons connaître notre opposition à nos députés et au premier ministre et disonsleur que nous ne sommes pas du tout d’accord avec une décision aussi irrationnelle.