La famille de Michel Vienneau est «découragée»
La famille de Michel Vienneau est dépitée de devoir encore attendre un autre mois avant de connaître la décision de la Cour du Banc de la Reine sur le sort des deux policiers municipaux de Bathurst impliqués dans la mort de l’homme d’affaires de Tracadie.
La juge Tracey DeWare, qui a entendu les arguments de chaque partie dans la révision de la relaxe des deux agents, en août, devait rendre sa décision en début de semaine dernière. Finalement, la date a été remise au 20 octobre, semble-t-il à sa demande.
La déception est palpable chez les proches de la victime, qui ne comprennent pas que le verdict tarde à venir.
«Ça prend du temps et nous souffrons beaucoup de cela. Notre famille a besoin d’avoir des réponses. Tout cela traîne depuis si longtemps. Est-ce qu’il va y avoir un autre report? Nous sommes bien inquiets. Il y aura bientôt trois ans que mon frère est mort. Le temps s’est arrêté pour nous. Il y a des gens qui vont dire de tourner la page, mais ça ne se passe pas ainsi quand ça t’arrive», fait remarquer Nicolas Vienneau, le frère de Michel.
«Mes parents sont beaucoup affectés par toute cette histoire. Tous les jours, nous pensons à mon frère et nous voulons justice pour lui. Nous sommes bien découragés», déplore-t-il.
En février, la juge Anne DugasHorsman, de la Cour provinciale, a retiré toutes les accusations, dont celle d’homicide involontaire, qui pesaient contre les agents Mathieu Boudreau et Patrick Bulger, à l’issue de leur enquête préliminaire. De ce fait, ils n’ont pas eu à subir de procès.
Cependant, le bureau des poursuites publiques du Nouveau-Brunswick a estimé que la juge n’avait pas pris en compte toute la preuve pour rendre ses jugements et qu’elle avait erré dans son analyse. C’est pourquoi il a demandé un réexamen judiciaire de l’affaire.
Michel Vienneau, de Tracadie, revenait d’un voyage à Montréal en train, avec sa compagne Annick Basque, quand ils ont été interceptés par des policiers, le 12 janvier 2015.
Un tuyau à Échec au crime prétendait que le couple avait en sa possession un chargement de drogues.
L’opération policière à la gare de Bathurst s’est soldée par la mort de l’homme d’affaires âgé de 51 ans. Le frère de M. Vienneau n’a de cesse de réclamer que le voile sur l’identité de l’informateur anonyme soit levé.
«L’identité de la personne qui a fait de fausses déclarations est la clé de l’histoire. Des gens savent des choses, mais ne parlent pas», regrette-t-il.
Une enquête indépendante de la Nouvelle-Écosse a révélé que la victime n’était pas mêlée dans une quelconque activité criminelle.
Nicolas Vienneau s’interroge également sur l’utilisation frauduleuse de la carte de crédit de son frère après sa mort et le vandalisme de sa maison quelques mois plus tard. Aucune arrestation n’est survenue dans les deux cas.
Les Vienneau et Annick Basque ont entamé, séparément, des poursuites civiles contre la municipalité de Bathurst ainsi que contre les agents Boudreau et Bulger, pour négligence.