Isabelle Thériault se dit «mûre et prête» pour la politique provinciale
Figure bien connue du monde artistique acadien, Isabelle Thériault se lance en politique. La directrice générale du Festival acadien a annoncé, mardi matin, sa candidature à l’investiture libérale de Caraquet en vue des élections provinciales de septembre 2018.
Elle se déclare «mûre» et «prête» pour cette nouvelle aventure. «Je veux être une voix forte pour les gens du Nord. Je veux agir comme levier de développement pour la circonscription de Caraquet.»
En levant le voile sur ses intentions, Isabelle Thériault a esquissé quelles seront ses intentions si elle devient la prochaine députée du Nord-Est.
L’accès aux soins de santé pour tous, l’éducation, l’investissement au profit de la prospérité économique et la préservation de l’environnement figurent en tête de liste de ses priorités.
L’artiste entend aussi bousculer les codes et dépoussiérer une machine politique qu’elle juge «archaïque et trop masculine».
«Il est possible d’être une femme, une jeune mère célibataire et de faire un bon travail.»
En ce sens, elle s’inscrit dans la volonté du gouvernement emmené par Brian Gallant de féminiser les forces en présence à Fredericton.
«Il n’y a, à l’Assemblée, que huit femmes députées. Cela représente 15%. C’est trop peu», considère la candidate à l’investiture.
La carrière artistique d’Isabelle Thériault est jalonnée de succès. Cet été, elle est remontée sur scène avec ses acolytes d’Ode à l’Acadie. La politique est un univers différent. S’estime-t-elle légitime et armée?
«Oui! Je ne suis pas qu’une artiste, je suis aussi une femme d’affaires. Je suis à la tête de trois entreprises. Mes expériences de vie et de travail m’ont amenée à négocier avec toutes sortes de personnes. Elles m’ont également permis de développer ma capacité d’adaptation, mon sens de la débrouillardise et ma ténacité. C’est le temps pour moi!»
Bernard Thériault, ancien député Caraquet de 1987 à 2000, la soutient.
«Elle incarne le changement dont le Nouveau-Brunswick a besoin. Elle a raison de dire que notre système politique est désuet. À travers elle, je choisis la jeunesse. C’est une personnalité populaire et charismatique.»
Ce membre du Parti libéral la met en garde cependant.
«Elle devra accepter de se faire beaucoup plus d’ennemis qu’elle n’en a jamais eus dans sa vie et se préparer aux critiques, qui sont bien plus féroces que dans le domaine artistique.»
Isabelle Thériault n’est pas la seule à briguer l’étiquette libérale. Yvon Godin, le maire de Bertrand, s’est lancé dans la course fin avril.
En prévision du combat qui se profile entre elle et lui, il confiait récemment à l’Acadie Nouvelle vouloir «une campagne propre».
«Il n’y aura jamais d’attaques et de coups bas de ma part», nous déclarait-il, la semaine dernière.
Son adversaire lui promet «une lutte propre, mais une lutte tout de même».
Le ton est donné. - VP à