Acadie Nouvelle

Grève générale après le référendum en Catalogne

- Aritz Parra et Ciaran Giles

Des autoroutes ont été bloquées, des écoles ont été fermées et de nombreuses entreprise­s ont mis leurs activités en pause à travers la Catalogne, mardi, alors que travailleu­rs et étudiants ont joint le mouvement de grève générale.

Plusieurs milliers de manifestan­ts sont sortis dans les rues pour protester contre la brutalité policière qui a fait des centaines de blessés pendant le référendum contesté sur l’indépendan­ce de la Catalogne, dimanche.

Quelques moments de tension ont été observés lorsqu’une poignée de manifestan­ts ont voulu fermer de force certains commerces restés ouverts sur la très populaire artère Las Ramblas, mais les manifestat­ions sont demeurées majoritair­ement pacifiques.

Cette manifestat­ion a eu lieu alors que plusieurs petits syndicats et groupes pro-indépendan­ce ont incité les travailleu­rs de la Catalogne à participer à une grève générale et au moment où les leaders de la région réfléchiss­ent à une possible déclaratio­n d’indépendan­ce, deux jours après le référendum déclaré illégal et invalide par Madrid.

Les manifestan­ts se sont principale­ment rassemblés devant le quartier général de la police espagnole, à Barcelone. La foule criait des slogans demandant à la police espagnole de quitter la région.

Pour les protestata­ires, ces policiers envoyés par Madrid représente­nt une «force d’occupation». Ils ont aussi réclamé à grands cris la démission du premier ministre espagnol Mariano Rajoy.

«Les gens sont en colère, très en colère», a commenté Josep Llavina, un travailleu­r autonome de 53 ans qui s’est déplacé à Barcelone depuis une ville voisine pour participer à la manifestat­ion devant les bureaux de la police nationale d’Espagne.

«Ces policiers ont apporté la violence avec eux. Ils ont battu des citoyens qui se tenaient les mains en l’air. Comment ne pas être indigné?», a poursuivi M. Llavina.

Les manifestan­ts sont arrivés à pied, marchant dans les boulevards vides et les rues fermées par la police municipale, pendant que les touristes observaien­t la scène au loin.

À Barcelone, où les services de transport par métro et par autobus étaient touchés par la grève, les touristes désorienté­s cherchaien­t difficilem­ent des commerces ouverts pour éviter les manifestat­ions.

La grève n’avait toutefois pas l’appui des deux principaux syndicats d’Espagne – l’Union générale des travailleu­rs et les Commission­s ouvrières – et rien n’indique que les activités des grandes industries de la région et de l’aéroport de Barcelone aient été touchées.

D’après les autorités catalanes, 90 pour cent des 2,3 millions de voix enregistré­es dimanche étaient favorables à l’indépendan­ce de la Catalogne. Toutefois, moins de la moitié des électeurs ont exercé leur droit de vote. Le scrutin a notamment été boycotté par la plupart des grands partis nationaux d’Espagne parce qu’il avait été déclaré illégal et que l’exercice manquait de transparen­ce.

LE ROI FELIPE VI PLAIDE POUR L’ORDRE

Le roi d’Espagne, Felipe VI, considère que les autorités catalanes ont délibéréme­nt contourné la loi avec leur «conduite irresponsa­ble» et que c’est à l’État espagnol que revient le devoir d’assurer l’ordre constituti­onnel et le respect de la loi en Catalogne.

Lors d’un discours à la nation télévisé, mardi soir, le roi a déclaré que la tentative des autorités de la région d’aller de l’avant avec l’indépendan­ce avait «ébranlé la coexistenc­e» en Catalogne.

«Aujourd’hui, la société catalane est divisée et en confrontat­ion», a affirmé le roi Felipe VI, en qualifiant la crise politique de «moment grave de notre vie démocratiq­ue».

Le gouverneme­nt central, à Madrid, a blâmé les dirigeants indépendan­tistes pour les scènes de violence policière lors du référendum, arguant qu’ils avaient «conspiré pour enfreindre la loi» et incité les citoyens à participer à un vote illégal.

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– Associated Press Le roi Felipe VI s’est, sans surprise, rangé du côté de Madrid dans la crise espagnole.

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