L’intimidation, c’est de la cruauté
L’intimidation qu’on a fait subir à Noémie LeBlanc, une jeune transgenre de 16 ans à l’école Mathieu-Martin, n’est rien d’autre que de la cruauté. La société ne peut être témoin de telles horreurs et demeurer indifférente. Autrement, c’est de la complicité. Qu’un élève soit transgenre, hétérosexuel, ou homosexuel, il a droit aux mêmes considérations. Selon la loi scolaire, tout élève a droit de vivre dans «un climat sécuritaire, positif et efficace, propice à l’apprentissage». Le directeur de l’école a l’obligation d’assurer un tel climat. Pour ce qui est des obligations de l’enseignant, la loi exige qu’il soit attentif «à la santé et au bien-être de chaque élève». Alors, s’il devait participer à l’intimidation d’une manière ou d’une autre, il serait complice. De plus, le directeur est obligé par la loi de rapporter à la direction générale tout incident d’inconduite grave. Si tout ce que dit Noémie est vrai, certains enseignants auraient participé à l’intimidation. Cela est très grave. Si la direction n’a pas fait d’efforts pour recevoir, rejoindre et régler le problème de Noémie, la chose est également grave. Il s’agirait de manquements à la loi. J’encourage la famille de Noémie de pousser l’affaire jusqu’au bout: rencontres avec la direction d’école, la direction générale, le conseil scolaire et, si besoin est, le ministre de l’Éducation. Et, si rien ne bouge, qu’elle exige du district scolaire qu’il paie les frais d’un tuteur à temps plein. Cette jeune fille a droit à une éducation dans un milieu «sécuritaire (…) propice à l’apprentissage». Je tiens à dire à Noémie toute mon admiration pour son courage. Qu’elle n’abandonne ni la lutte ni ses rêves. Après l’orage vient le beau temps. J’encourage les élèves sympathiques à sa cause de se ranger à ses côtés.