L’oléoduc Énergie Est ne verra pas le jour
Le projet de 15,7 milliards $ est annulé à la suite de l’analyse de nouvelles exigences d’Ottawa
TransCanada annonce qu’elle met fin au projet d’oléoduc Énergie Est. Le projet de 15,7 milliards $ est définitivement enterré.
Dans un communiqué de presse publié jeudi matin, le président et chef de la direction de TransCanada, Russ Girling, explique que la décision a été prise à la suite de l’analyse des nouvelles exigences liées au projet.
«Nous informerons l’Office national de l’énergie que nous ne poursuivrons pas les démarches relatives à nos demandes pour les projets Énergie Est et du Réseau Principal Est.»
Le 23 août, l’Office national de l’énergie (ONÉ) avait indiqué qu’elle étudierait les effets que pourrait avoir le projet d’oléoduc sur la production de gaz à effet de serre, qu’elle soit liée à l’extraction du pétrole, à l’exploitation du pipeline ou au raffinage.
Ces changements ont eu raison du projet controversé.
À la suite de l’annonce d’un processus d’évaluation environnementale approfondi, TransCanada avait demandé à l’instance de réglementation de suspendre temporairement l’examen du projet évalué à 15,7 milliards $. Elle se donnait alors 30 jours pour évaluer l’impact des nouveaux critères.
La mise en service était prévue pour la fin de 2018, mais cette date a été reportée à plusieurs reprises par la suite. L’oléoduc de 4600 kilomètres devait transporter quotidiennement 1,1 million de barils de pétrole des sables bitumineux albertains jusqu’au terminal maritime de Saint-Jean.
La décision de TransCanada aura des répercussions sur sa performance financière, puisque l’entreprise prévoit inscrire une charge après impôt d’environ 1 milliard $ dans ses résultats du quatrième trimestre.
TransCanada prévoyait qu’Énergie Est se traduirait par la création de 3168 emplois à temps plein pendant les phases de développement et de construction ainsi que de 261 emplois durant les 20 premières années de fonctionnement.
JOUR SOMBRE POUR L’ÉCONOMIE DE SAINT-JEAN
L’abandon du projet est un coup dur pour Irving Oil et la communauté d’affaires de Saint-Jean. La ville portuaire ne verra pas le pétrole de l’Alberta couler jusqu’à elle.
En 2013, Irving Oil et TransCanada avaient annoncé un partenariat pour construire un terminal maritime d’exportation pétrolière sous le nom Canadaport Énergie Est.
La valeur initiale du projet a été évaluée à près de 300 millions $. Il devait être situé à côté du terminal d’importation existant d’Irving Oil et être exploité par la pétrolière néo-brunswickoise.
Le président de Irving Oil, Ian Whitcomb, s’est exprimé sur cette déconvenue dans un communiqué.
«C’est un triste jour pour le Canada. La construction du pipeline Energie Est était l’occasion d’une vie. C’était un investissement privé de 15 milliards $ qui aurait permis d’investir dans le développement de notre pays, de créer des milliers d’emplois qualifiés et de générer des recettes fiscales pour tous les niveaux de gouvernement tout en assurant la sécurité énergétique de notre pays.»
Ian Whitcomb souhaite que des leçons soient tirées de l’avortement du projet.
«Nous croyons que les raisons de sa disparition devraient être soigneusement examinées et discutées dans le but d’assurer une économie canadienne forte et sûre à l’avenir.»