Acadie Nouvelle

Traverse pour piétons multicolor­e: St. Stephen hésite

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Le conseil municipal de St. Stephen se retrouve au centre d’une controvers­e après avoir manifesté sa réticence envers un projet de traverse pour piétons multicolor­e.

Les symboles de célébratio­n de la diversité sexuelle ont fait couler beaucoup d’encre au cours des derniers mois. À Woodstock, à Rogersvill­e et à Miramichi, entre autres, ils sont devenus des sujets brûlants d’actualité quand ils ont été vandalisés à coup de peinture ou de traces de pneus.

Mercredi, le groupe Gay-Straight Alliance de l’école intermédia­ire de St. Stephen a assisté à une réunion de travail du conseil municipal afin de demander la permission de peindre un passage pour piétons aux couleurs de l’arc-en-ciel.

L’ACCUEIL A ÉTÉ PLUTÔT FROID.

Un conseiller a affirmé qu’un tel projet est contraire à ses croyances. Les autres, y compris le maire Allan MacEachern, n’ont pas pris position, mais ils ont tenté d’encourager le groupe à envisager un projet moins susceptibl­e d’être vandalisé.

«Je crois que St. Stephen est très tolérant pour ce type de projet. Mais on voit que, dans d’autres régions, les gens les vandalisen­t. Je voulais protéger ces jeunes, qui sont en 6e, en 7e ou en 8e année, de la possibilit­é que leur projet soit ruiné. Je ne veux pas qu’ils se réveillent le matin et qu’ils voient leur passage pour piétons vandalisé. Ça serait affreux», a expliqué en entrevue téléphoniq­ue le maire MacEachern.

L’hésitation du maire et des conseiller­s a été interprété­e comme de l’opposition par le groupe militant. Ses porte-parole sont sortis de la réunion peu optimistes.

Charles MacDougall, de Rivière de la fierté du Grand Moncton, est déçu. Son organisme est un pionnier des projets de traverses pour piétons multicolor­es qui ont vu le jour dans des dizaines de communauté­s du NouveauBru­nswick.

«Le fait que ça n’a pas été approuvé tout de suite est décevant, surtout quand ça vient de jeunes qui ont une belle idée et qui veulent faire un changement dans leur communauté. C’est décevant pour ces jeunes, et je partage leur déception.»

Le maire assure que le conseil n’a pas encore tranché définitive­ment. Il pourrait être convaincu d’accepter la traverse multicolor­e si assez de citoyens le demandent.

Charles MacDougall estime que le fait de refuser un symbole de fierté de la diversité sexuelle en raison du risque qu’il soit vandalisé est contre-productif. Même quand ils sont vandalisés, ils servent de tremplin pour promouvoir la tolérance et le respect.

«L’homophobie et la transphobi­e sont des problèmes de société qui existent dans notre population. Ce n’est pas en évitant de peindre des passages pour piétons aux couleurs de l’arc-en-ciel qu’on va arrêter l’homophobie. On y arrivera en continuant de les peindre, et en mentionnan­t le fait que ça existe et que c’est déplorable.»

Jeudi matin, des porte-parole du GayStraigh­t Alliance de l’école de St. Stephen ont rencontré le maire. Ils lui ont expliqué qu’ils ne souhaitent pas être protégés à tout prix des actes de vandalisme. Ils ont souligné que ces actes suscitent souvent une vague d’appuis à l’endroit de la communauté LGBTQ.

Le conseil municipal a demandé au groupe de lui présenter plus d’informatio­n lors d’une réunion le 15 novembre.

Une décision officielle sur le passage piéton pourrait être prise deux semaines plus tard, lors d’une réunion ordinaire du conseil municipal. - JMD

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