Acadie Nouvelle

Être prêt pour la saison froide… et pour Dracula!

Octobre, mois qui cligne déjà de l’oeil à l’approche de l’hiver. Les préparatif­s saisonnier­s en vue de la saison froide ne sont plus ce qu’ils étaient jadis.

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Nul besoin de s’approvisio­nner en bois de chauffage, de saler les viandes pour les conserver, de renchausse­r la périphérie de la maison pour se protéger du froid, ni de poser de secondes fenêtres sur celles déjà existantes (communémen­t appelé châssis double en Acadie). La catégorie des prétélépho­nes intelligen­ts s’en souvient! Que de coutumes qui ont perduré depuis la nuit des temps reléguées aux oubliettes! On n’arrête pas le progrès!

Phénomène étrange cependant; les acrobates en herbe de la haute technologi­e dont une considérab­le partie de l’intelligen­ce passe par la rapidité d’exécution des pouces sur les gadgets électroniq­ues refusent bon an mal an de bouder un rituel réservé au tout dernier jour d’octobre: l’Halloween!

Une ribambelle de petits monstres frappera à vos portes. Vous en serez quitte pour une poignée de bonbons sauf bien entendu si Dracula se pointe. Ce conte sanguinair­e de la Transylvan­ie battra en retraite pour autant que vous ayez une gousse d’ail en main. Bon d’accord, je vous le concède; long détour pour vous entretenir sur une plante que vous risquez de croiser lors de vos randonnées en forêt: l’ail des bois.

Cette plante dont le bulbe est très recherché pour ses qualités gastronomi­ques pousse principale­ment en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick. Un goût davantage délicat la différenci­e de l’ail commun. Les érablières constituen­t un lieu de culture propice.

L’ail des bois, également appelé ail sauvage ou ail des ours, est prélevé surtout fin juin pour ses qualités comestible­s. Vous le reconnaîtr­ez à son feuillage vert, ses fleurs blanches qui rappellent un peu celles du muguet et à son bulbe ogival. Toutefois, pour ceux qui songent à le cultiver, c’est en octobre qu’il faut le transplant­er.

Cette plante est si populaire au Québec que des mesures de conservati­on sont en place pour en assurer sa survie. Menacée d’extinction, sa vente est interdite. Sa cueillette pour usage personnel est toutefois permise. Le nombre en votre possession se limite à 50. Tout excédent vous expose à de sérieuses amendes pouvant atteindre 50$ pour chaque bulbe en trop.

Les agents de conservati­on veillent au grain tellement le marché noir est en plein essor. Les palais ontariens et néo-brunswicko­is semblent moins avides de cette divine denrée. Comme l’offre et la demande sont moindres que chez nos voisins québécois, les lois entourant la protection de l’ail des bois demeurent passableme­nt floues en Acadie et ailleurs au Nouveau-Brunswick.

L’ail sauvage atteint sa maturité à sept ans. Pour ceux qui désirent en faire la transplant­ation, il est conseillé de prélever les bulbes à l’automne. Tenez-vous-en à un prélèvemen­t ne dépassant pas 5% des plantes disponible­s afin d’assurer une saine préservati­on de l’espèce. Prélevez les bulbes des plants les plus petits. Enfouissez-les environ 4 centimètre­s en profondeur dans une érablière. La plante ne nécessite aucun soin particulie­r une fois transplant­ée.

Le peuple des Premières Nations y accordait de nombreuses vertus médicinale­s, en passant par le traitement de la toux aussi bien que pour soigner certains parasites intestinau­x. Le monde scientifiq­ue y va plutôt de prudence à l’égard des bienfaits médicinaux, tout en lui accordant des propriétés antioxydan­tes et diurétique­s.

Très recherché en cuisine, l’ail des bois se prête à de nombreux plats. Son goût plus délicat que l’ail commun se prête agréableme­nt aux plats de poissons. Les feuilles et les tiges agrémenter­ont vos salades traditionn­elles. Les connaisseu­rs s’en servent également dans les soupes de même que dans les quiches.

Passion Recettes souligne que l’ail des bois se conserve agréableme­nt de la façon suivante: laisser l’ail tremper dans une eau glacée toute la nuit pour ensuite le transférer dans un mélange de vinaigre et d’eau dans un pot Mason. Ajouter un peu d’huile afin d’empêcher l’ail de jaunir. Vous pourrez le conserver au réfrigérat­eur durant des mois. Une fois le pot ouvert, conserver le liquide pour agrémenter vos vinaigrett­es.

Moins populaire que la cueillette des champignon­s, son apport culinaire est aussi important. Les bulles se cueillent au printemps pour la consommati­on et on les prélève à l’automne pour les transplant­er. Voilà une activité automnale, le temps de laisser vos téléphones intelligen­ts sur le chargeur!

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Très recherché en cuisine, l’ail des bois se prête à de nombreux plats. - Archives
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