BRIAN GALLANT N’EST PAS D’ACCORD
Le débat sur l’abolition des services d’oncologie à Saint-Quentin et à Grand-Sault s’est transporté à l’Assemblée législative, mercredi.
Pressé par le député progressite-conservateur Kirk MacDonald quant à ses intentions dans ce dossier, le premier ministre a été on ne peut plus clair sur la position de sa formation.
«Vitalité veut couper les services de chimiothérapie à Saint-Quentin et à Grand-Sault et c’est exactement ça que nous essayons d’arrêter. Nous n’allons pas laisser Vitalité faire ça. Vous pouvez être certain que nous serons derrière les patients et les communautés pour trouver une solution avec Vitalité pour que les services de chimiothérapie continuent», a lancé le premier ministre.
En entrevue suivant la période de questions, le ministre de la Santé, Benoit Bourque, a abondé dans le même sens que son chef.
Dans une lettre envoyée la veille à la direction du Réseau de santé Vitalité, le ministre Bourque a tenu à expliquer la position du gouvernement, qui est de garder ce type de service le plus près des populations.
«Plus particulièrement, nous sommes résolus à protéger les services dans les régions rurales», peut-on lire dans sa missive.
Le ministre Bourque a donné instruction à ses fonctionnaires de communiquer avec les cadres supérieurs du Réseau de santé Vitalité afin d’examiner des solutions permettant le maintien du service en litige.
ET D’ICI LA SOLUTION MIRACLE?
Les propos de M. Gallant et du ministre Bourque ont visiblement trouvé écho auprès de la direction du Réseau de santé Vitalité qui se dit prête à collaborer avec le gouvernement.
Mercredi, son président-directeur général, Gilles Lanteigne, a fait savoir qu’il accueillait favorablement l’offre du ministère de la Santé visant à trouver des solutions afin de maintenir les traitements de chimiothérapies aux hôpitaux de GrandSault et de Saint-Quentin.
Mais si le Réseau de santé Vitalité dit avoir le désir de collaborer, on en sait toutefois bien peu sur ses intentions réelles d’ici à ce qu’une solution soit trouvée.
Cette volonté sera-t-elle accompagnée d’actions concrètes comme des investissements ou l’ajout de ressources?
Questionnée par l’Acadie Nouvelle, la direction du Réseau de santé Vitalité a évité le sujet.
On ne sait donc pas si on a convenu de cesser comme prévu les services en oncologie dans ces deux hôpitaux ou si, au contraire, le Réseau de santé Vitalité compte désormais garantir ce service comme le souhaite le gouvernement.
En somme, qu’adviendra-t-il des nouveaux patients en oncologie d’ici les prochaines semaines? Pourront-ils recevoir les services chez eux ou devront-ils se rendre à Edmundston ou à Campbellton pour leurs traitements?
DES SOLUTIONS DE RECHANGE
Dans une lettre envoyée aux médias mercredi, M. Lanteigne s’en est tenu à rappeler que la décision avait été prise en raison du très faible volume de traitements dans ces deux établissements, ce qui fait qu’il devient impossible de respecter les normes canadiennes pour la prestation de ce service.
On parle ici du maintien des compétences et de la certification du personnel infirmier, du transport des médicaments chimiothérapeutiques en temps opportun, ainsi que la présence de personnel médical formé en oncologie.
Selon lui, aucune solution de rechange viable n’a pu être identifiée jusqu’à présent. Certaines pistes ont toutefois été évoquées, comme l’utilisation accrue des services de télésanté spécialisés.
Une autre suggestion serait de mettre à contribution les fondations de la santé respectives des deux établissements. Elles pourraient, par exemple, procurer une aide financière aux patients qui doivent voyager ou même encore offrir ellesmêmes le service de navette vers les hôpitaux qui offrent les traitements.
Si cette solution peut paraître intéressante, Vitalité admet toutefois que ces fondations sont des organisations indépendantes du réseau, donc que celui-ci ne pourrait les forcer à s’impliquer de quelque façon que ce soit.
«On le dit depuis le début, nous ne sommes pas d’accord avec cette décision et nous allons travailler avec le Réseau de santé Vitalité pour voir comment assurer ces services à Saint-Quentin et à Grand-Sault. C’est une décision opérationnelle du réseau, mais on va tout de même s’asseoir avec eux afin de trouver des solutions de rechange», a réitéré le ministre mercredi.