THOMÉ YOUNG RÉCIDIVE
Avec son 5e album Patsy, dont son deuxième sous le pseudonyme de Thomé Young, Pascal Lejeune s’enracine résolument dans un folk-roots aux accents country dans lequel se glissent des personnages savoureux et des mots toujours aussi éclatants de poésie.
Musicalement, Pascal Lejeune nous a habitués à être toujours là où on ne l’attend pas. Ses trois premiers disques en sont la preuve. Du style bistro français au rock en passant par le folk, l’auteur-compositeurinterprète acadien n’a eu de cesse de vouloir se renouveler. Même avec Victoria, premier album sous le pseudo Thomé Young sorti en 2014, il surprend le public et la critique avec un son résolument roots et country ainsi qu’une nouvelle approche en écriture.
Les auditeurs ne seront donc pas dépaysés, cette fois-ci, avec Patsy, que Pascal Lejeune lancera vendredi à Moncton. Du country-folk-roots encore une fois, un style que l’artiste natif de Pointe-Verte et demeurant aujourd’hui à Maisonnette a dorénavant adopté.
«Avec mes premiers albums sous Pascal Lejeune, c’était un peu comme aller aux études et en exploration au niveau musical. Un moment donné, j’ai manqué d’inspiration. J’ai alors décidé de changer de nom et de me créer un personnage. Avec Thomé Young, j’ai réalisé que j’étais plus inspiré par ce qui se passait autour de moi. C’est à ce moment-là que je suis devenu adulte artistiquement et que j’ai vraiment trouvé mon style», confie Pascal Lejeune à l’Acadie Nouvelle.
À travers les chansons de Patsy, Thomé Young nous présente quelques nouveaux personnages, allant du bon gars sur la coke coureur de jupons à celle qui donne son nom à l’album, une serveuse patiente et sympathique – incarnée sur le disque par la voix de Katrine Noël, des Hay Babies – inspirée d’une serveuse qu’il a connue dans sa jeunesse.
«Je suis né en 1977, année où mon père a bâti la Brasserie Au Feu Follet de PointeVerte. Elle a appartenu pendant longtemps à ma famille, dont un oncle qui écoutait du Brassens. Mon éducation musicale vient en partie de là. J’en garde de bons souvenirs, ainsi que de la serveuse qui a inspiré
Patsy. Des années plus tard, je suis devenu propriétaire de L’Artishow à Petit-Rocher et aujourd’hui, je suis copropriétaire de La Brôkerie à Caraquet. Finalement, j’ai passé toute ma vie dans les bars!», lâche Pascal Lejeune dans un éclat de rire.
C’est d’ailleurs un peu de cet univers mêlant alcool, joie de vivre et discussions animées que lui viennent ses nouvelles histoires finement ciselées.
«C’est mon quotidien que je raconte dans
Victoria et dans Patsy. Je me suis rendu compte que j’aimais ça m’accoter sur le comptoir et entendre jaser les gens. C’est aussi très inspirant», souligne Pascal Lejeune.
Il y a donc plusieurs textes au ton humoristique et un soupçon irrévérencieux dans
Patsy, mais toujours dans une écriture brillante et savamment ficelée, unique à son auteur. Mais Pascal Lejeune sait aussi émouvoir en se montrant nostalgique du passé ou encore amoureux tantôt passionné – «Mon corps comme un bateau accostera sur ta peau», déclame-t-il en toute légèreté dans
Nager su’l dos –, tantôt noyé dans le regret dans La toune à Réjean signée Réjean Gagné, l’une des trois chansons qu’il n’a pas écrites: «Ah si j’avais fait toutes les choses que tu m’as demandées, j’marcherais plus droit; p’t’être qu’on s’rait encore OK.»
Cette collaboration comme les autres dans l’album constituent aussi en soi une nouveauté chez Pascal Lejeune. Lui qui est habitué à mener ses projets musicaux de A à Z a cette fois-ci décidé de jeter un peu de lest. Même la réalisation complète a été confiée à Mike Trask, copartenaire de Christien Belliveau au studio MRC de Memramcook.
«Ça ne me tentait pas de tomber dans mes vieux réflexes de créateur et de réalisateur. C’est pour ça que j’ai confié la tâche à Mike Trask, qui a permis à Patsy d’atteindre un son et un niveau vraiment satisfaisants», signale Pascal Lejeune.
Le lancement de Patsy aura lieu vendredi, à 23h30, au Centre culturel Aberdeen de Moncton, parallèlement à la FrancoFête en Acadie.