Acadie Nouvelle

Au moins deux églises fermeront leurs portes dans l’archidiocè­se de Moncton

-

La fermeture de deux des 19 églises jugées à risque par l’archevêque de Moncton en février est prévue d’ici deux ans. Les autres seront fort probableme­nt sauvées grâce aux efforts des paroissien­s.

Un rapport de l’archevêque de Moncton, Valery Vienneau, sur l’état des églises a jeté une douche froide sur les paroisses au début de l’année. Le document dévoilait que 19 des 52 églises de l’archidiocè­se pourraient être forcées de fermer leurs portes d’ici 2022.

Mgr Vienneau a visité 13 des 19 paroisses ciblées, au printemps. Il a l’intention de se rendre dans les six autres avant Noël. Lors des réunions, il évalue la situation de l’église avec les conseils pastoraux, le conseil de finance de la paroisse et le curé.

Il constate qu’il existe trois types de paroisses: celles qui se sont prises en main pour préparer l’avenir avant son arrivée; celles qui n’étaient pas au courant de l’ampleur des défis avant sa visite, mais qui sont déterminée­s à les surmonter; et celles qui ont très peu d’espoir de sauver leur église.

Au moins deux paroisses à la dernière catégorie.

«Il y en a qui avaient déjà des plans de redresseme­nt. Dans certaines places, le fait que l’archevêque arrive a eu un effet de réveil.»

«Il y en a une ou deux qui pourraient fermer d’ici un an ou deux. Je ne suis pas certain qu’ils (les paroissien­s) pourraient se mettre à l’oeuvre, parce qu’il manque tellement d’affaires», admet Mgr Vienneau.

L’archevêque n’a pas voulu nommer les deux églises en question, expliquant que «ça serait très délicat» et que «c’est comme une famille, on garde ça entre nous».

«Mais ils se connaissen­t. Même avant que j’arrive là, les gens connaissai­ent leur situation.»

À ce jour, une seule des 19 églises a été démolie, soit l’église Saint-Bartholome­w de Bass-River. La petite structure a été rasée après avoir été la proie d’un incendie suspect en 2016. N’ayant pas les moyens de reconstrui­re, les paroissien­s fréquenten­t aujourd’hui d’autres établissem­ents de la région.

Ailleurs, la situation est plus prometteus­e. Mgr Vienneau a souligné le cas de la appartienn­ent paroisse Saint-Joseph de Pointe-Sapin, où les paroissien­s ont acheté l’ancien édifice de la Caisse populaire acadienne. Le bâtiment, qui peut accueillir environ 100 personnes, a été transformé en centre pastoral. Il est utilisé entre autres pour les réunions paroissial­es et la catéchèse. À plus long terme, il prendra la place de l’église.

«L’église est encore bonne pour sept ou huit ans et ils ont déjà un plan B au cas où ils ne sont plus capables de la maintenir. Ils gardent l’église aussi longtemps qu’ils peuvent. Mais quand ils ne pourront plus, ils seront prêts.»

Pour Mgr Vienneau, les paroissien­s ne peuvent pas se permettre d’ignorer la situation dans leur paroisse.

«Si on a les yeux fermés, à un moment donné, il n’y aura plus personne pour offrir les services et pour signer les chèques. On peut penser que tout est bien et tout est beau parce qu’on n’est pas au courant. Je m’assure que les comités sont au courant et qu’ils mettent la paroisse au courant. C’est un premier pas.»

Des 19 églises à risque, 16 sont des paroisses francophon­es et trois des paroisses anglophone­s. Elles sont situées dans les villes comme dans les petits villages, selon Mgr Vienneau.

 ??  ?? Après avoir été la proie des flammes en 2016, l’église Saint-Bartholome­w de Bass-River a déjà été démolie. - Archives
Après avoir été la proie des flammes en 2016, l’église Saint-Bartholome­w de Bass-River a déjà été démolie. - Archives
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada