Les mêmes défis que n’importe quel chef d’entreprise
L’exemple de Manon Chiasson, à Bas-Caraquet, illustre une tendance qui se développe: celle des personnes qui font le choix de travailler depuis leur domicile. «On en voit de plus en plus, surtout depuis ces cinq dernières années», constate Johanne Lévesque, directrice du RDÉE NB (le Réseau de développement économique et d’employabilité). Selon Statistique Canada, les travailleurs autonomes représentent un peu moins de 10% de la population active au Nouveau-Brunswick. Ils sont nombreux dans les offres de services et dans les nouvelles technologies. Internet a dématérialisé le travail et ouvert de nouveaux horizons. Le président-directeur général du conseil économique de la province, le CÉNB, applaudit cet esprit d’initiative. «Celles et ceux qui se lancent n’ont pas peur. Ils se montrent entreprenants et contribuent à la diversification de notre économie. C’est positif», déclare Thomas Raffy. Les raisons qui les poussent à tenter l’aventure sont multiples. Certains veulent être leur propre patron ou bien recherchent de la flexibilité pour s’épanouir autant dans leur vie privée que professionnelle; d’autres le font à défaut de décrocher un emploi rémunéré. «Dans ce dernier cas, cela prouve que les gens n’ont pas une attitude défaitiste. Je salue ça», poursuit M. Raffy. Celui-ci assure que les travailleurs autonomes ont les mêmes défis que n’importe quel chef d’entreprise. «C’est dans de moindres proportions, mais il leur faut quand même trouver des sources de financement et parfois de la main d’oeuvre pour maintenir et développer leur activité. Ils sont aussi en quête permanente de nouveaux clients et se demandent comment les fidéliser.» Cette augmentation de personnes en poste chez elles est-elle une bonne chose? Johanne Lévesque souligne qu’elle est surtout le reflet d’une évolution des mentalités. «Les jeunes n’ont pas le même rapport au marché du travail que leurs parents. Ils ne s’attendent plus à faire carrière au même endroit.» - VP