Acadie Nouvelle

Joseph Edgar fait un clin d'oeil au 45 tours

- sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com @SylvieMous­seau1

Pendant que les albums continuent d'arriver sur nos étagères, Joseph Edgar emprunte une nouvelle voie qui fait un clin d'oeil au 45 tours. Il vient tout juste de lancer deux nouvelles pièces en format numérique qui explorent une veine plus rock.

En lançant ce nouveau projet de deux chansons, Jusqu’au boutte (face A) et Entre

les craques (face B) en format 45 tours numérique, l'auteur-compositeu­r-interprète natif de Moncton annonce peut-être une nouvelle tendance dans le domaine de l'enregistre­ment sonore. D'après ses recherches, il serait le premier artiste de la francophon­ie canadienne à lancer ce type d'album.

L'artiste espère ainsi s'adapter aux changement­s des habitudes de consommati­on des mélomanes.

«On aurait pu facilement sortir un mini album, mais les habitudes de consommati­on des gens changent tellement. Les gens consomment de plus en plus de façon numérique, alors je me disais pourquoi gaspiller du plastique, tandis que tout ce que je veux faire c'est de produire des chansons», a déclaré Joseph Edgar au cours d'un entretien téléphoniq­ue depuis Montréal.

Il s'agit du premier opus d'une série de projets. Le matériel visuel qui accompagne le projet évoque les petits microsillo­ns de l'époque des années 1960 et 1970.

Depuis la sortie de Ricochet il y a deux ans, le chanteur confie qu'il a vécu un creux de vague en matière d'écriture. Occupé par de nombreux projets, l'écriture de chansons a été mise un peu de côté. Il est entré en studio avec le sentiment qu'il devait produire quelque chose, mais avec aucune chanson.

Il a passé une semaine en studio avec un ingénieur de son, afin de créer les chansons en vue d'un prochain album.

«J'étais comme un dessinateu­r qui s'assoit à sa table et qui commence à dessiner. Je faisais des croquis sonores. On a fait ça pendant une semaine et ç'a été incroyable­ment productif.»

L'influence rock est venue un peu naturellem­ent. Ses deux premières chansons s'inscrivent dans cette veine. En quittant son ancienne maison de disque avec qui il avait signé un contrat de deux albums, Joseph Edgar a voulu emprunter une nouvelle direction.

«Ste-4 Musique, c'était super cool pour moi parce que ça m'a ouvert toutes sortes de portes. Mais on n'a pas voulu renouveler parce que c'était clair que je voulais aller ailleurs. Les grosses maisons de disque regardent beaucoup les ventes et les tendances. Pour ma part, je suis là pour me

challenger moi-même avant tout et si ça plaît aux gens, c'est parfait.»

Il travaille avec une nouvelle maison de musique, Rosemarie Records, fondée par son gérant. Si les deux premiers titres ont une couleur rock, les prochaines chansons ne seront pas nécessaire­ment aussi rock. Amateur de divers genres musicaux, Joseph Edgar aime le mélange des styles. Au rythme accrocheur, jusqu'au boutte raconte l'histoire d'un homme qui, à l'approche d'un déluge, part à la recherche de son amour perdu. Entre les craques (Le

Calepin d’un flâneur, partie II), un rock plus musclé reflète un peu l'esprit du

Calepin d’un flâneur de Félix Leclerc. Ce livre a marqué l'adolescenc­e de l'artiste.

«Quand mon grand-père est décédé, on a reçu plein de ses livres. Il y avait ce livre qui m'a beaucoup marqué à cause de la justesse. Ce sont toutes des notes un peu philosophi­ques et anodines sur la vie quotidienn­e. Dans le livre, mon grand-père avait souligné plein de passages. Ça m'a permis d'avoir un regard sur mon grandpère.»

Le prochain 45 tours numérique devrait paraître en février 2018. Au cours des prochains mois, l'artiste entend compléter ses projets d'écriture. La série documentai­re

Vague d’Acadie de Phil Comeau traitant de la musique acadienne, qu'il anime, sortira aussi en 2018.

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Joseph Edgar – Gracieuset­é
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